Nous venant d'Angleterre où l'idée naquit, un concept renoue avec des temps anciens où la production de nourriture était très proches des populations. Les adeptes du partage des fruits et légumes, participent peut-être à leur insu à une tendance qui se répand de plus en plus, recommencer à produire de la nourriture au plus près des besoins, soit dans les lieux où habitent les consommateurs, les villes et villages. Ils reconnectent à la fois la ville avec une once de nature, et les citadins avec le sens du partage, les incroyables comestibles, font pousser fruits et légumes et permettent à qui le souhaite d'en profiter et de s'en repaître. Le monde qu'envisagent les partisans de ce principe de partage pourrait peut-être prendre la forme dépeinte dans cette fiction radiophonique.
Cette démarche découle de l'une des idées les plus saines et salutaires qui puissent être, nourrir gratuitement autour de soit, mais elle peut prendre des formes d'agricultures urbaines moins désintéressées, si on s'en remet à des enjeux différents, subvenir aux besoins nourriciers des masses de populations qui s'agglutinent dans les cités modernes d'où ont disparus depuis longtemps les espaces dédiés à la production d'aliments. C'est plutôt dans cet objectif là que s'orientent les fermes urbaines qui sont envisagées par de plus en plus d'acteurs politiques.
Bien que la production hors-sol, ne puisse sans doute jamais rivaliser avec ce que de la terre profonde peut permettre, une contrevérité perdure comme on peut le constater dans l'article qui suit. Elle persiste à présenter l'agriculture biologique comme moins productive que l'agriculture moderne, je cite cet extrait qui en dit long sur le regard que portent les soit-disant experts qui influencent nos décideurs : "sans pesticide ou bio (les végétaux seraient)_moins productif à priori" voilà donc entre autres visions déformées, ce que voudraient faire les décideurs et les investisseurs de la renaissance de la production de nourriture qui se propage.
Qu'on ne se méprenne pas, je ne m'oppose pas à l'agriculture urbaine, au contraire, mais à une vision productiviste vers laquelle certains vont tenter de la diriger, en totale opposition avec l'agriculture vivrière que je crois vraiment adaptée et surtout efficiente. Autant je soutiens les jardins partagés, ou les jardins ouvriers, car même s'il ne sont pas toujours orientés de manière altruiste, ils contribuent toujours à établir du lien social, et souvent à minima du partage des surplus, autant je crains l'orientation que pourrait prendre l'agriculture urbaine.
Les incroyables comestibles font des émules, et c'est ce qui me réjouis, l'arbre porte ses fruits et ce sont bien ceux là les plus goûteux.