Extrait :
SÉCURITÉ - Neuf centrales sur dix-neuf sont concernées...
EDF a décelé une anomalie dans la mesure du débit d'eau d'un système de sécurité de neuf centrales nucléaires en France pouvant avoir des conséquences sur la sûreté des installations, indique vendredi l'électricien dans une note publiée sur son site internet.
L'anomalie générique qui concerne tous les réacteurs de 900 mégawatts provient d'un manque de précision dans la mesure du débit du dispostif d'injection de sécurité. Ce dispositif qui se déclenche automatiquement en cas d'accident dans le circuit primaire permet d'injecter de l'eau massivement afin de refroidir le cœur du réacteur. L'incertitude dans la mesure est de l'ordre de 20%, écrit EDF, qui précise que, lors de la conception des centrales, l'incertitude de cette mesure n'était pas normalisée.
Niveau 1 sur 7 sur l’échelle des événements nucléaires
«Cet écart (...) a des conséquences potentielles sur la sûreté des installations des centrales concernées», peut-on lire dans la note. L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), a classé cette anomalie au niveau 1 de l'échelle internationale des événements nucléaires (Ines), qui culmine à sept. Dès le 1er semestre 2011, de nouveaux instruments utilisant une technique par ultra-son seront testés sur un des sites concernés.
http://www.hns-info.net/spip.php?article28454
Extrait :
La nouvelle est restée discrètement enfouie au fond du site de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) : suite à de récentes études, EDF vient de "découvrir" une inquiétante "anomalie" de série sur 34 de ses réacteurs. Sur tous les réacteurs de 900 MW, en cas de fuite importante du circuit primaire, le circuit d’injection d’eau de sécurité pourrait s’avérer incapable d’empêcher la fusion du cœur. L’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) avertit ainsi : "en situation accidentelle, pour certaines tailles de brèche du circuit primaire principal, l’injection de sécurité à haute pression pourrait ne pas permettre de refroidir suffisamment le cœur du réacteur". [1]
Le système d’injection d’eau de sécurité est le seul dispositif qui permette de retarder une fusion du cœur nucléaire lors d’une fuite importante d’eau du circuit primaire. Son rôle est d’injecter massivement de l’eau borée [2] dans ce circuit pour étouffer la réaction nucléaire et refroidir le cœur. Or EDF découvre, alors que les premiers réacteurs 900 MW tournent depuis plus de 30 ans [3], que l’eau injectée par ce système ne se répartit pas uniformément dans les trois boucles du circuit primaire de ces réacteurs ; de l’aveu de l’ASN, cela "pourrait ne pas permettre de refroidir suffisamment le cœur du réacteur".
EDF a donc laissé tourner 34 réacteurs nucléaires pendant un quart de siècle avant de s’assurer de l’efficacité du système principal de prévention de fusion du cœur nucléaire. Pourquoi cette découverte survient-elle si tardivement ? Il est extrêmement inquiétant qu’un problème d’une telle ampleur soit resté si longtemps ignoré par EDF...
Les centrales concernées sont les suivantes : Blayais (Gironde), Bugey (Ain), Chinon (Indre-et-Loire), Cruas (Ardèche), Dampierre (Loiret), Fessenheim (Haut-Rhin), Gravelines (Nord), Saint-Laurent des Eaux (Loir-et-Cher), Tricastin (Drôme). Soit l’ensemble des 34 réacteurs nucléaires 900 MW, dont certains atteignent déjà les 30 ans de fonctionnement. EDF a ainsi mis tous ses œufs dans le même panier, multipliant les risques au passage...
Un accident provoqué par ces "anomalies" aurait des conséquences catastrophiques. Dans un contexte où les problèmes de sûreté se multiplient depuis quelques années [4], cette éventualité doit impérativement être prise en compte. D’autant plus que 21 des réacteurs concernés fonctionnent au MOX, un combustible à base de plutonium.
Plus que jamais, la découverte de ces défaillances fait apparaître de manière criante la nécessité d’une décision politique de transition énergétique la plus rapide possible, pour sortir enfin du risque nucléaire imposé aux Français depuis des décennies.
Au vu de ces défauts de sûreté, le Réseau "Sortir du nucléaire" demande à l’ASN de jouer son rôle, et d’exiger d’EDF, en vertu du principe de précaution [5], la fermeture sans délai des 34 réacteurs concernés.
Dis donc mon enfant, comment s'est passée ta journée d'école aujourd'hui ?.