ARTE a diffusé cette semaine le documentaire intitulé : "Nucléaire : une solution pour la planète ?", n'étant pas en mesure de le regarder ce jour-là, ce n'est qu'aujourd'hui que je suis allé le chercher sur internet où il est disponible, pour réviser mes connaissances du sujet. J'aurais pu m'en abstenir vu que je suis toutes ces actualités en permanence, mais un commentaire expliquant qu'une nouvelle faille dans la notion de sécurité concernant le projet CIGEO y était évoquée, il me fallait comprendre de quoi il retournait, je vous laisse découvrir vous-même en quoi le constat est incendiaire. Je ne peux qu'encourager celleux qui ne l'ont pas encore visionné à le faire, sauf si bien sûr ils ne veulent pas remettre en question la grandeur de la filière nucléaire française et mondiale, car évidemment ça pourrait leur faire grincer des dents, et bousculer quelque peu, si ce n'est fondamentalement leurs certitudes, et ça bien sûr, c'est une expérience à éviter !
De nombreux aspects sont abordés dans ce bon documentaire, j'ai tout de même envie d'évoquer 3 aspects non insuffisamment visibilisés bien qu'essentiels pour qui oserait se poser des questions :
1 - La provenance de l'Uranium (Niger, Canada, Australie, Kazakhstan) qui ruine définitivement l'idée d'indépendance de la France quant à sa production d'électricité nucléaire et sa belle image d'énergie sans émission de CO2, quand on s'intéresse aux affres de l'activité minière nécessaire. Il ne manquerait plus qu'on commence à réfléchir aux conséquences humaines, sociales, et sanitaires des mineurs qui s'y confronte, et là on commencerait à lever des questions sensibles pour le moins. N'allez pas imaginer un instant que l'on puisse envisager de relocaliser l'extraction en France il n'y en a quasiement plus !
2 - Même si, pour qui est déjà conscient de ces effets, les répercutions sanitaires sont sous-tendues dans toutes les analyses des différents intervenants, et dans le ton du documentaire, les conséquences potentielles à long et très long terme sur les populations, dans des rayons bien plus larges que ceux évoqués par les "autorités, qui s'autorisent", à les établir (minimiser), ne sont pas évoquées de manière assez appuyée à mon sens. En effet, mis à par le passage où l'augmentation importante des cancers est l'argument central qui a été au cœur de la décision d'interdire l'abandon des déchets nucléaires dans les fonds marins, il n'est pas rappelé, avec assez de clarté selon moi, l'incidence que les radionucléides ont sur l'augmentation avérée de nombres de cancers, et pas seulement le fameux cancer de la thyroïde qui n'en est qu'une des diverses manifestations, et certainement pas la plus grave. Les cancers induits, ne sont pas les seules pathologies qui enflent dans les diverses régions proches des installations nucléaires et plus encore dans celles qui ont été touchées par des accidents nucléaires de tous types. Oui les radionucléides sont un facteur cancérogène majeur. Si les nucléocrates osent affirmer que les accidents nucléaires ont des taux de mortalités infimes dans l'immédiateté et le court terme, ils occultent alors volontairement et c'est un choix volontaire de reconnaître les atteintes à moyens et longs termes parce que celles-ci sont invisibilisées et déniées. S'il est vrai que nombre de cancers sont dits et assurément multifactoriels dans la mesure où des milieux génétiques sont connus comme favorisant l'apparition de cancers, il faudrait ne pas oublier que si d'autres éléments ou variables ne venaient pas en addition les alimenter, on n'arriverait souvent pas à cette admixtion multifactorielle !
3 - Les aspects, coûts multipliés par rapport au budget prévisionnel initial, dont on peut se demander s'il n'est volontairement sous-évalué pour ne pas effrayer et les contribuables et les investisseurs, ainsi que celui des délais totalement explosés, entraînés par ce qui est devenu au fils du temps une totale incompétence que l'on essaie de pallier et de masquer par une cascade de sous-traitance plus encore inexpérimentée, sont ordinairement et à raison mis en avant pour questionner le bienfondé de ces "nouveaux réacteurs EPR". Ces deux points occultent pourtant malheureusement systématiquement, comme s'ils suffisaient pour décrier l'idée de nouvelles centrales, les défaillances matérielles structurelles. L'aspect d'insécurité et de non-sûreté totale que la non-qualité avérée des éléments de la structure des cuves, cœur des réacteurs, et des éléments et soudures qui lient tous ces ensembles lui est relégué au second plan, voir tu comme dans ce documentaire, comme si la communication rassurante d'EDF avait éteint les risques pourtant majeurs.