Leurs ferions-nous peur ?
Je crains, que dis-je, je suis persuadé que non, à moins que ce ne soit la seule peur de ralentir un temps soit peu leur marche en avant forcenée du moindre profit quels que soit les dommages directs et ou collatéraux, environnementaux, sociaux et humains !
La sempiternelle et récurrente délibération opposant lutte frontale "parfois" violente et "non violence", "sclérosante" d'après l'auteur de cette tribune, question/évaluation dans laquelle je suis viscéralement engagé et de plus en plus circonspect et remis en question, devrait-elle être dépassée comme il le suggère, non, que dis-je, l'affirme ?
Je reste convaincu que la violence ne peut engendrer que de la violence en retour, à plus ou moins long terme, que tout ce qui peut naître d'un conflit ou d'une opposition vaincue par la force laisse dans son sillage des traces de violences qui resurgissent inévitablement, je crois que des luttes non violentes sont possibles, mais à quoi ont-elles aboutie, elles aussi ?
Le résultat des anciennes ou récentes victoires, quelles qu'elles soient et quelque soit la forme quelles aient pu prendre n'ont pu empêcher qu'on en soit là où nous en sommes ! Au mieux donc elles n'ont pu qu'épisodiquement ralentir la marche forcée du capitalisme de la "croissance" du "développement" financiarisé, privatisé, de l'individualisme, du protectionnisme, du libéralisme, du productivisme, du nationalisme, du racisme, etc, tous ces "ismes" brutaux, violents, mortels, contre lesquels nos poings levés ou nos slogans brandis sont en fait quasi inefficaces, anecdotiques, raillés tant ils sont insignifiants et quasi inopérants.
J'oscille de moments récurrents où j'en suis à désespérer de l'humain en rares réels instants où l'espérance m'étreint, un pessimiste qui se soigne ais-je coutume de dire autour de moi. Cela se lit dans ce blog où je dénonce bien plus que je ne construis ou propose, parce que je ne prétend pas avoir de solutions sûres, quelques suggestions tout au plus, quelques "convictions" de pistes inusitées jusque là qui me semble porteuses d'espérance en un autre avenir. J'ai eu beau chaque début d'année tenter de "positiver" mes réactions ou analyses postées ici rien n'y fait, et pourtant je ne défends pas, loin s'en faut, l'adage "ont ne se refait pas" qui est sans doute la pire croyance qu'on peut avoir, elle nous a mené là où nous sommes, non au contraire, j'espère qu'on y parvient à se refaire, à se défaire, j'y suis parvenu pour certaines choses, sinon quel espoir y aurait-il que les autres changent tout comme nous avons besoin de changer individuellement dans certains domaines et à certains sujets !

Lier de nouvelles complicités, inventer un récit commun, dépasser les logiques de milieux et les crispations identitaires, en finir avec les querelles de clocher, s'ancrer sur les plus petits dénominateurs communs, construire des alliances d'intérêt commun, ce que j'ai longtemps appelé la convergence des luttes, à laquelle peu croient et que peu veulent vraiment et pourtant n'est-ce pas notre seule chance !
Nous laisserons nous vaincre par nos divergences, ou sauront nous cibler le véritable ennemi afin de concentrer nos luttes, seul l'avenir que nous créerons le dira.