Extrait :
"WASHINGTON (AFP) - Près de 80% du pétrole provenant de la fuite du puits exploité par BP dans le golfe du Mexique serait encore dans l'océan, ont estimé mardi des experts, remettant fortement en question les évaluations très optimistes du gouvernement américain........
"Nous avons seulement ré-analysé le rapport du gouvernement fédéral (et) calculé la quantité de pétrole pouvant probablement se trouver encore dans l'océan, et c'est comme cela que nous sommes arrivés à 70 à 79%", a expliqué à l'AFP Charles Hopkinson, un des experts ayant produit ce nouveau rapport.
"Une des principales erreurs est de penser que le pétrole qui s'est dissout dans l'eau a disparu et est de ce fait inoffensif", a prévenu cet océanographe. "Ce pétrole est toujours dans l'océan, sous la surface, et il faudra probablement des années avant qu'il ne se dégrade complètement"........
Selon cet expert, "il faudrait au moins deux ans de recherche" avec des équipements spécialisés pour effectuer "une évaluation acceptable" de la quantité de pétrole se trouvant dans l'océan, en raison de la vaste étendue à explorer et de la complexité de la tâche.
En résumé "nous ne savons pas à ce stade où est passé tout ce pétrole", a-t-il reconnu.
"Nous ne pouvons pas conclure que la marée noire est finie, tout comme les dégâts provoqués, tant qu'on aura pas une bonne idée où se trouve le pétrole", a-t-il insisté, disant craindre que BP ne soit tenté de tirer une telle conclusion."
Extrait :
"Un long panache aux reflets brunâtre de 35 km de long, 2 km de large et 200 m d'épaisseur, à 900 m sous la surface de l'océan... Il n'existe pas encore d'images de ce "nuage", mais sa composition est bien connue. La nappe d'eau souillée par le pétrole du puits contient 50 microgrammes par litre d'hydrocarbures hautement toxiques. L'existence de cette nappe, étudiée par la Woods Hole Oceanographic Institution (WHOI), a relancé les interrogations sur le devenir des 780 millions de litres de pétrole répandus dans le golfe du Mexique et sur leur impact futur.........Carol Browner, conseillère de la Maison Blanche pour l'énergie et le climat, avait déclaré :"Les scientifiques nous disent qu'environ 25 % (du brut) n'a pas été récupéré, ne s'est pas évaporé ou n'a pas été pris en charge par Mère Nature". Pris en charge par "Mère Nature" ? La formulation est faussement rassurante. L'étude de la WHOI, publiée dans la revue Science, montre que les 16 % "naturellement dispersés" auxquels faisait référence Carol Browner sont loin d'avoir disparu........
En outre, les écosystèmes potentiellement affectés sont plus difficiles à suivre que sur les côtes ou le plancher océanique. Comme l'explique Eric Thiebaut, de l'observatoire océanologique CNRS/UNPC de Roscoff, "[le plancton] est un compartiment mobile, qui se déplace avec les courants : l'impact sur la durée est donc plus difficile à mesurer".
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