Faut-il s'inscrire dans une lutte particulière, qu'elle soit sociale ou environnementale, pour prendre vraiment conscience de la violence native qu'est celle du système et de tous ses rouages ?
Je ne crois pas, je la constate tellement présente et visible que je ne peux croire qu'elle ne soit pas perçue beaucoup plus largement qu'il n'y parait. Certainement qu'une large part de la population en est maintenant consciente, le déni d'un grand nombre ne doit jamais nous apparaître comme de l'aveuglement, sans doute est-ce pour beaucoup la peur qui les immobilise, mais qui ne sait pas que la peur peut aussi devenir un moteur quand vient l'instant de survie.
Avec nombre de celles et ceux que je rencontre et côtoie j'ose régulièrement une hypothèse, celle que nous avons globalement en occident, pour beaucoup, l'impression d'avoir trop à perdre, que notre vie pour la plupart relativement aisée, nous enferme dans une incapacité à imaginer réduire notre train de vie. Je comprends cette crainte parce que je l'ai aussi expérimentée, alors même que le matérialisme ne m'a jamais vraiment illusionné, tout juste embrumé quelques temps, aussi suis-je en capacité de ne blâmer personne de mes semblables qui vivent des quotidiens laborieux dans lesquels ont les a formatés tant et tant qu'il leurs faudrait être déconditionnés pour en être délivrés.
Je résume souvent cet état de fait par une sentence, nous ne sommes pas encore tomber assez bas ! Nous avons le sentiment d'avoir encore trop à perdre, mais au rythme où vont les choses, tant du côté de l'état physique de notre planète que du côté de l'effondrement économique qui guette, la déchéance s'accélère.
Ils le savent celles et ceux qui nous utilisent à leurs profits, nous laminent, nous exploitent, et pour éviter notre révolte proche, seule la peur, dans son stade de sidération, que leurs diverses formes de violences de plus en plus visibles, génèrent et entretiennent, maintient la grande majorité inerte et docile, mais jusqu'à quand ?
La violence policière croissante dévoile la violence institutionnelle sous-jacente et primordiale, saurons nous collectivement la regarder en face, et l'affronter pacifiquement ? Pourquoi pacifiquement ?
Parce que tout ce qui émane ou s'obtient par la violence n'engendre que de la violence en retour, ce cycle là il faut le rompre, lui préparer une fin, c'est sans doute le pas le plus révolutionnaire que peut faire la civilisation humaine, il est sans doute le plus difficile à envisager car il nous demande de nous extraire de ce schéma dans lequel les puissants nous ont toujours enfermés, ce paradigme dans lesquels ce sont celles et ceux qui détiennent les pouvoirs et la puissance répressive qui ont toute les chances d'être les vainqueurs, sauf si une masse énorme de la population se soulève même sans armes de toutes parts !
Ce jour arrivera-t-il ? Ce serait la plus grande avancée humaine de l'Histoire, le voulons-nous ?