Comme si les impacts négatifs n'étaient pas encore suffisant pour convaincre le plus grand nombre que l'exploitation des gaz de schiste est à proscrire, voici un argument supplémentaire qui ne fait pas vraiment parler pour l'instant en France, mais qui mérite qu'on si intéresse.
L'exploitation des gaz de schiste à besoin d'une grande quantité d'eau, ça on le sait fort bien, et c'est pour moi l'argument premier, qui heureusement a bien été mis sur le devant de la scène, mais ce dont on est moins conscient c'est qu'elle nécessite également de grandes quantités de sable, et que ce sable là il va bien falloir le trouver quelque part, et donc l'extraire lui aussi.
L'argument mis en avant dans l'article suivant, est lié à l'emploi, c'est argument a bien sur du poids, surtout en ces temps, mais si nous regardons au delà de cet écran que voyons nous ?
Extrait :
Explication de texte : en quatre ans, la part du gaz de schiste est passée de 2 % à 8 % de la production totale de gaz aux Etats-Unis. On trouve ce type de gaz dans les deux grandes chaînes montagneuses du pays qui le traversent du nord au sud, les Rocheuses et les Appalaches, mais aussi dans les plaines texanes, en Pennsylvanie et jusqu'en Floride. Bref, quasiment sur tout le territoire : prospection faite, une trentaine d'Etats américains en détiennent à ce jour, à des profondeurs variant de 1,5 à 2,5 km sous terre. Quant au sable, son usage est rendu impératif par le mode d'exploitation du gaz, dit par "fracturation". Celui-ci est généralement enserré dans des poches situées au milieu de roches plus ou moins dures. Pour y accéder et le faire remonter vers la surface, on injecte sous pression des millions de mètres cubes d'eau mêlée à divers produits chimiques et surtout... à du sable.
L'injection sous une énorme pression de ces grandes quantités de boues fractionne la roche et crée les failles par lesquelles le gaz remontera vers des réceptacles (c'est beaucoup plus compliqué, mais c'est le principe), d'où il pourra être pompé. Voilà comment l'Amérique s'est couverte de forages. Voilà aussi comment on est passé de 6 millions de tonnes de sable consommées par l'industrie pétro-gazière américaine en 2007 à presque 29 millions en 2011 !
Des Etats du nord du "Midwest" (le Centre-Ouest) américain, comme le Wisconsin ou le Minnesota, possèdent un des sables les plus recherchés pour sa solidité (ses grains résistant mieux à l'énorme pression de l'injection d'eau). Les prix du sable de la meilleure qualité peuvent atteindre jusqu'à 50 dollars la tonne, et des carrières d'exploitation ont commencé à fleurir dans les zones les plus riches. Dans le seul Wisconsin, on en compterait désormais une soixantaine. Il s'en ouvre deux par mois à travers le pays... Partout, ces sites sont accueillis comme une manne pour régénérer l'emploi de salariés peu qualifiés, qui ont le plus de difficultés à en trouver.
Non seulement la multiplicité des puits détruit les territoires, mais en plus on peut donc s'attendre à d'autres destructions et pollutions par le biais de ces nouvelles mines de sables qui sont nécessaires, pour des emplois précaires, sous payés, et sans doute à court terme, alors décidément non, des emplois oui, mais pour construire, pas pour détruire.