Il y a 30 ans les habitants d'un village en Bretagne refuse l'implantation d'une centrale nucléaire, c'était à Plogoff.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_de_Plogoff
Une expression parlante avait résumé un aspect de la situation " des pierres contre des fusils"
30 ans plus tard, Plogoff, a vieilli, dans tous les sens du terme, ce qui pourrait, à postériori, même servir d'argument à ceux de l'époque, qui était pour, oui pour l'instalation de la centrale.
En effet une partie de la population, la voulait, pour différentes raisons, économiques, évidemment pour certains, mais aussi démographique pour d'autres.
On dit même, que l'une des craintes majeures des habitants du cru était liée, à l'afflut annoncé très important de nouveaux travailleurs et habitants arrivant de toutes part . A contrario, les pros y voyaient une possibilité de nouveaux emplois, et d'essor pour la commune évidemment.
Extrait d'un article de "Le Télégramme.com :
"Selon ce couple, les partisans de la centrale étaient vraiment minoritaires. «Les pros et les anti se sont bouffé le nez dans certaines familles qui portent encore le poids de cette division», poursuit Jean. Des voisins aussi évitent de se parler sachant que les avis divergent de l'autre côté de la haie. Pour certains, ce projet de centrale faisait miroiter un avenir prometteur. «Effectivement, en termes d'emplois c'était énorme. Rien que pour la construction, on prévoyait 3.000 personnes», détaille le maire. À l'époque, Plogoff comptait 2.000 âmes. «La population aurait été complètement broyée par cet apport extérieur». Elle en avait conscience et cet élément, comme l'hostilité au nucléaire, a été déterminant dans la lutte. Les années ont passé et la commune a poursuivi son déclin démographique pour atteindre les 1.500 habitants"
30 ans plus tard donc, la municipalité à pris le contre-pied et décide d'une implantation solaire :
"44. 000 panneaux solaires pour gommer le nucléaire
Contrairement à la pêche qui fait toujours vivre quelques familles ici, l'agriculture n'a jamais tiré la commune vers le haut. Pourtant, des paysans vivaient du produit de cette terre
battue par les vents et ridée par le soleil. Le dernier vient de faire part de sa volonté de prendre sa retraite prochainement. Ces terres, comme les nombreux hectares désormais disponibles, ne
tomberont pas dans l'escarcelle du conservatoire du littoral. On devrait y aménager, l'an prochain, le premier grand champ solaire de Bretagne. Ce projet, piloté par le groupe NGI3E d'Amiens,
couvrira de 10 à 15 hectares au lieu-dit Landrer, sur les hauteurs de la commune. 44.000 panneaux photovoltaïques y seront déployés à une hauteur de 80cm à 2m et profiteront des 1.180heures de
soleil annuelles dont bénéficie Plogoff. Ils produiront l'équivalent électricité d'une agglomération de 1.300 foyers, soit deux fois les besoins de la commune. L'électricité sera revendue à
EDF.
«Un beau pied de nez à l'histoire»
Pour le maire qui pousse ardemment à la roue pour que ce projet voit le jour, c'est un beau pied de nez à l'histoire. «Pascal Billot, un des dirigeants de NGI3E, possède une maison sur la
commune. Il nous en a parlé et on l'a suivi». Les parcelles seront louées plus de 1.500euros l'hectare à l'année aux propriétaires. Elles seront entretenues par une centaine de moutons. De
nombreux baux courant sur une vingtaine d'années ont déjà été signés. La commune et la communauté de communes tireront, elles aussi, un bénéfice de cette opération. Elles empocheront le produit
d'une contribution économique territoriale. Plogoff n'est pas la seule commune du secteur à regarder de face le soleil. Goulien, elle aussi, est sur les rangs avec un projet plus grand. Dans
quelques mois, le Cap Sizun pourra se targuer d'être autonome énergétiquement. Tout un symbole.
«Non. Les gens n'ont pas oublié. Ils considèrent simplement qu'ils ont fait ce qu'il fallait faire et ils ont tourné la page».
- Maurice Lemaître, maire de Plogoff "
Source : "Jocelyn Peyret - Réseau \"Sortir du nucléaire\""