Canal pollué par les rejets toxiques de la Sosucam, Mbanjok. © GRAIN
Dans la Haute-Sanaga, au centre du Cameroun, les conditions de vie se dégradent aussi vite que l’entreprise sucrière Sosucam se développe. En 2006,
celle-ci a signé un contrat avec le gouvernement portant de 10 000 à 20 000 hectares la superficie de terre qu’elle exploite. Or cette extension se fait aux dépens des communautés rurales qui
voient leur sécurité alimentaire menacée. De plus, les conditions de travail dans les plantations sont indignes et dangereuses. La Sosucam appartient pourtant à la Somdiaa, géant français de
l’agroalimentaire dirigé par Alexandre Vilgrain qui s’enorgueillit d’être à la pointe en termes de responsabilité sociale. Une association camerounaise, le CODEN, se mobilise pour les droits
des populations. Aidez-nous à soutenir son action !
« D’abord ils nous ont pris nos terres, sans nous demander. Les parcelles qui nous restent ne suffisent pas à nourrir nos familles et nos récoltes sont altérées par l’utilisation déraisonnée
d’herbicides dans les plantations. Même l’élevage est désormais interdit par la Sosucam. Il ne nous reste souvent plus qu’à aller travailler dans les champs en tant qu’ouvrier agricole, pour
gagner des salaires de misère… » témoigne Michel Essindi, paysan et membre du Comité de développement de la région de Ndo (CODEN).
En 1965, la Sosucam a signé avec le gouvernement un bail emphytéotique de 99 ans pour développer ses activités sur 10 058 hectares. Ce contrat prévoyait des indemnités, en lien avec les
transactions de terres, qui n’ont jamais été versées. En 2006, un second bail a ajouté 11 980 hectares à la surface que l’entreprise exploite depuis 45 ans pour la production et la
transformation de la canne à sucre. Cette fois-ci, la Sosucam verse bien une indemnité annuelle aux communautés affectées, mais de seulement 2 062 985 francs CFA (3 145 €) soit l’équivalent de
5 € par famille et par an… Une somme qui est loin de compenser l’impact réel des activités de la Sosucam sur les populations."
Agissons, signons l'appel en ligne.