Petite incursion dans un débat plus social, mais tout n'est-il pas lié, et les mêmes logiques ne sont-elles pas en oeuvre !
Après avoir essayé de sauver les banques, alors mêmes que l'on s'évertue à soutenir financièrement des états dont l'endettement aux racines si profondes qu'indéracinables, on juge en haut lieux que l'aide apportée aux plus démunies, n'a plus sa place là où on l'a jusqu'à présent positionnée.
En effet cette aide provient pour l'heure des excédents de l'agriculture, excédents que l'agriculture ne produit plus, alors plutôt que de réfléchir à trouver une autre source de financement de cet aspect social de l'Europe, en déplacant d'autres budgets, on préfère purement et simplement couper les vivres, quid des conséquences ?
Cette Europe là perd tout son sens.
Extraits :
En cause dans cette décision : le programme, vivant des stocks européens de la politique agricole commune, pâtit d'un niveau de stock si bas, depuis ces deux dernières années, que l'UE a dû le compenser par d'importants achats de nourriture à destination des banques alimentaires. Du coup, l'Allemagne a porté plainte. S'en est suivie une décision de la Cour européenne de justice de Luxembourg en avril, qui a estimé que ces achats étaient incompatibles avec la politique agricole de l'UE.
Depuis, les Etats européens s'opposent sur le sujet. D'un côté, selon un diplomate européen, l'Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la République tchèque, le Danemark, et la Suède se seraient opposés à un maintien du PEAD à son niveau actuel pour 2012 et 2013. "Nous n'avons rien contre l'aide aux nécessiteux, mais cela relève de la politique sociale, qui est du ressort des Etats membres", a commenté un diplomate d'un de ces Etats. De l'autre, plusieurs Etats européens se livreraient à un intense lobbying auprès de ces Etats pour faire "sauter" cette minorité de blocage et mettre en œuvre une solution transitoire permettant demaintenir l'aide en 2012.(...)Cette coupe du PEAD devrait se traduire par 130 millions de repas distribués en moins en 2012, selon Didier Piard, responsable de l'action sociale à la Croix-Rouge. Car le PEAD représente 23 à 55 % des denrées collectées par les associations françaises.
Les coupes devraient entraîner des conséquences encore pire dans d'autres pays européens : "En Espagne, c'est 50 % des approvisionnements des banques alimentaires ; en Italie, les deux tiers ; en Pologne et en Hongrie, 90 %", souligneAlain Seugé, président du réseau français de ces banques et vice-président de la Fédération européenne.
La perspective est d'autant plus inquiétante qu'en 2013 le risque est de voir le PEAD disparaître complètement, craint M. Lauprêtre. Le tout en période de crise économique et de progression de la pauvreté. "C'est indigne de l'Europe", a dénoncé Alain Seugé, président de la FFBA.