L'idée même de donner une valeur monétaire au carbone me semble dès le départ et dans son fondement même sujette à caution.
Comme pour toute valeur, il y a le niveau auquel on va l'établir qui va determiner si oui ou non cette valeur là va "interresser" ou pas, si elle va encourager à s'en occuper ou pas.
Il était à craindre, et déjà avéré que la spéculation allait s'emparer de cette affaire, car malgré le faible prix auquel à été établie jusqu"alors la valeur carbone, il en est qui ont déjà trouvé des combines pour la rendre "bénéfique" pour eux, pas pour la planète ni pour les humains, non juste pour leur propre compte "financier" j'entend !
Voilà un exemple dans l'actualité qui en révèle une facette que je considère insupportable :
Extraits :
Le chiffre devrait faire bondir les métallos de Florange, qui redoutent la fermeture de leur usine et n'ont toujours pas obtenu de garanties lors du comité central d'entreprise qui s'est tenu mercredi 25 avril.
Entre 2005 et 2010, ArcelorMittal a économisé 156 millions de tonnes de quotas d'émissions de dioxyde de carbone (CO2) grâce à la mise en sommeil de plusieurs de ses installations en Europe, selon des données publiées par le cabinet londonien Carbon Market Data. Soit, au cours actuel du carbone, pourtant très bas (une tonne s'échange à 7 euros contre le double en 2009), un gain potentiel de 1,1 milliard d'euros pour le numéro un mondial de la sidérurgie. (...) Attribués gratuitement, ces droits à polluer ont été mis en place en 2005 par la Commission européenne pour inciter les entreprises à diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre. Concrètement, chaque usine qui consomme plus de 20 mégawatts par an se voit attribuer un quota d'émissions de CO2 en fonction de son activité. Si elle ne les utilise pas, elle peut les revendre à d'autres entreprises qui, elles, n'ont pas réussi à diminuer leur consommation d'énergie.
"En raison de la crise économique, nous avons dû réduire nos volumes de production, ce qui a abouti à un excédent de quotas de CO2 gratuits, reconnaît Hervé Bourrier, PDG d'ArcelorMittal en France. Mais ils sont soit conservés pourcouvrir nos besoins futurs, soit revendus pour financer des projets d'efficacité énergétique."
A Gandrange (Moselle), où le sidérurgiste possède toujours un laminoir, de nouveaux brûleurs basse consommation sont ainsi en cours d'installation. Un investissement de "plusieurs millions d'euros" qui doit permettre de réduire de 15 % la consommation de gaz des fours de réchauffage du site.
Mais l'argument ne convainc pas les syndicalistes, qui accusent Lakshmi Mittal, le patron du sidérurgiste, de gonfler artificiellement sa trésorerie en revendant ses droits à polluer.
"ON MARCHE SUR LA TÊTE"
De fait, ArcelorMittal a cédé en 2011 pour 93 millions de dollars de quotas de CO2sur le marché BlueNext, où s'échangent les droits à polluer. En 2010, son gain était de 140 millions de dollars.
Si on se place du seul point de vue environnemental on peut évidemment se dire que ceci est positif dans la mesure cela à réduit les émissions carbones, certes, mais pour quel résultat à long terme, pour engendrer quoi comme incitation à réduire sans pour autant le faire artificiellement et surtout au détriment du reste de la société.
Nous produisons donc du carbone, au départ pas pour lui même, au départ il s'agit d'une conséquence, négative, fâcheuse, et surtout polluante et puis nous voilà en train de réfléchir aux manières de réduire ces productions, évidemment l'idée la plus simple, pour ne pas dire simpliste c'est de réduire toutes nos productions, est-ce tenable ?
Je crains que non, même si je crois qu'il nous faut réduire, et plus encore que la très grande majorité d'entre nous ne serait prèt à l'accepter, mais cela ne suffirait quand même pas, car malgré la diminution individuelle de consommation les besoins globaux ce cessent d'augmenter car la démographie agit à l'encontre de nos économies individuelles, et vient contrecarrer l'effet bénéfique.
Il faut donc trouver des techniques moins émetrices dès la conception, il nous faut donc accepter l'idée changer nos attitudes pour générer moins de CO2, et de méthane, et de polluant, et de produits phytosanitaire, etc etc etc...je pourrais continuer la liste.
Revenons au CO2 d'autres idées ont pris forme, puisqu'on ne trouve pas de solution réellement suffisante, au moins à court terme, pour réduire suffisement la production, pourquoi n'utiliserions nous pas ces excédents de CO2, et pour "produire" quelque chose avec, la production d'algues étant une piste, la production d'énergie en étant une autre. Je veux bien si cela ne devient pas contre-incitatif, dans la mesure ou ces excédant deviendraient "nécessaires".
Et puis il y a cette autre piste, capter ce CO2, en plus de la réserve déjà citée précedemment, je vois là d'autres danger bien plus graves encore au fait de le capter pour ensuite l'enfouir ?
Qui pourrait être assez fou et prétentieux pour affirmer qu'il n'y aurait aucun risque à long termes là dedant, qui pourrait être assez stupide pour croire que rien ne pourrait arriver au fil des temps qui viennent ébranler, réduire voir détruire ces prétendues "hermétiques" cavitées souterraines naturelles ou artificielles. (cette réflexion vaut tout autant d'ailleurs pour les déchets nucléaires auxquels ont veut attribuer le même traitement, à ceci prêt que ceux là seront enrobés dans des contenants dont on nous assure qu'ils contiendrons et confinerons ces déchets hermétiquement pendant ...ah oui au fait, pendant combien de temps qu'ils nous les garantissent hermétiques ces déchets, 10, 100, 1000 ans, faut voir !)
Une autre actualité vient apporter une autre question, une autre problématique, c'est que pour parvenir à ces captages et ces enfouissements, cela a un coût, coût qui vient s'additionner à celui de la production de ceux-çi, or il faut pouvoir le supporter ce coût, et voilà un exemple qui nous démontre que cet aspect là non plus ne va pas être simple :
http://www.radio-canada.ca/regions/alberta/2012/04/26/003-environnement-co2-captage.shtml
Extrait :
Les entreprises TransAlta et Enbridge mettent un terme à un important projet de captage et de stockage de dioxyde de carbone qui avait obtenu le soutien du gouvernement fédéral et de l'Alberta.
Le projet Pioneer, d'une valeur estimée de 1,4 milliard de dollars, prévoyait capter chaque année un million de tonnes de dioxyde de carbone produites par la centrale électrique Keephills 3, à l'ouest d'Edmonton. Le gaz devait ensuite être injecté dans des nappes souterraines pour aider à extraire du pétrole.
779 millions de dollars de subventions
Le gouvernement de l'Alberta avait promis un financement de 436 millions de dollars, dans le cadre d'un fonds de 2 milliards destiné à la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans la province. Le premier ministre fédéral Stephen Harper avait lui-même annoncé une contribution fédérale de 343 millions de dollars.
Les entreprises affirment que les perspectives économiques qui entourent la captation et le stockage du carbone ne leur permettent pas de poursuivre le projet. (...) L'échec de ce projet est un coup dur pour les gouvernements, le plan canadien de réduction des émissions de gaz à effet de serre reposant essentiellement sur la captation du carbone. Le gouvernement Harper espère réaliser près de la moitié des réductions prévues grâce à ces projets.
Selon l'économiste de l'Université de l'Alberta Joseph Doucet, il faudra trouver une solution de rechange.
L'institut Pembina déplore cet échec et regrette que la centrale concernée, qui fonctionne au charbon, émette des gaz à effet de serre sans aucun dispositif réduisant la pollution.
Dans l'hypothèse ou ce type de captage ait bien lieu, qui supportera ces coût supplémentaire ?
Les consommateurs finaux, bien sur, car ces coûts seront répercutés sur la consommation, rien ne vaut donc mieux que ce que l'on ne créera pas comme CO2.
Vive les économies d'énergies et la sobriété.