Je vais être brutal mais j'ai envie de partager ici, et ce depuis déjà de nombreuses années, ce qui s'est insinué dans mon esprit et dont je ne peux me défaire, mais qui au contraire s'étaye au fil des ans et des dispositions législatives passées et à venir.
Je crois qu'en quelque sorte une forme de calcul est mise en application par certains penseurs des réformes envisagées actuellement et ce au détriment en particulier des classes considérées comme inférieures et subalternes, je n'y vais pas par quatre chemins parce que je constate qu'on nous y mène tout droit.
En France l’espérance de vie en bonne santé (chiffres 2018 INSEE, je ne sais pas si ce sont les meilleurs !) est considérée actuellement à 64,5 ans pour les femmes (en baisse entre 2017 et 2018) pour qui, faut-il le rappeler, il est plus long de parvenir à engranger les conditions pour arriver à un taux plein de retraite, et 63,4 ans pour les hommes (quasiment au même niveau qu'en 2014 après trois années plus faibles !) à ceci j'ajoute qu'il est possible de penser qu'avec la dégradation s'accentuant de nos divers environnements extérieurs et intérieurs cette santé va être d'autant plus mise à l'épreuve, il y a donc fort à parier que ces chiffres n'aillent pas en s'améliorant.
L'espérance de vie tout court, elle, pour celles et ceux qui n'auraient pas encore compris cela, après des décennies de hausses, stagne, cette stabilisation est-elle durable ? Je n'en sais fichtre rien, mais je la redoute en effet aux constats nombreux de toutes ces pollutions qui nous attaquent maintenant dans nos santés physiques et psychiques.
Travailler plus parce que nous vivrions plus mérite donc à minima qu'on interroge ce postulat clairement questionable que je considère même pour ma part manipulateur.
Partant d'un constat pour lequel je manquais de chiffres, je n'avais pas besoin, à mon seul niveau, pour avoir compris ce phénomène du décès prématuré des plus de "pauvres" par rapport aux "gens bien placés" comme on dis par chez nous, par contre ces chiffres existent et alors que j'ai commencé l'écriture de ce billet de blog hier, voilà que ce matin je découvre cela : "Retraite : le chiffre qui tue"
Les mesures les plus efficientes pour faire des économies en terme de rétribution/redistribution par les retraites ne seraient-elles donc pas dans l'esprit de certain·e·s de ne plus avoir à l'indemniser pour une part de la population, CQFD !
Il n'y aura donc pas que les égoutiers, ni que les Bûcherons (même si le chiffre exact est l'objet de controverse !), celles et ceux qui travaillent en "3X8", etc etc, la liste serait beaucoup trop longue qu'elle ne serait pas encore exhaustive, qui vont crever au boulot, ce sont de nombreuses professions, de nombreux secteurs d'activités qui sont dans ce piège de cette usure physique mortifère qui fait qu'on perd littéralement sa vie à la gagner.
Et puis il y a aussi cet autre regard qu'il nous faudrait porter selon moi sur cette situation où à l'instar de beaucoup d'autres il faut attendre de constater le ou les "cas mortel·s" pour tenir compte des causes et des conséquences et envisager des actions rectificatives d'abord puis seulement après préventives parfois. Combien de personnes usées, blessées, cassées, mutilées, éteintes, vidées ? Là aussi qui trinque le plus, qui souffre le plus, qui arrive à la retraite, quand ielles y parviennent, et ne sont plus en capacité, ni physique, ni pécuniaire, d'en vivre un vrai bénéfice ?
Vous le savez n'est-ce pas !
On nous a nourri et alimenté avec cet adage qui dit que le travail c'est la santé, à votre avis, qui donc à insuffler cette fumisterie aux oreilles des travailleurs ?
j'ai, à titre personnel travaillé 10 ans dans le secteur agricole (drainage) 10 heures par jours plus les trajets retour des chantiers non pris en compte dans nos horaires) dont 5 dans le fond des tranchées humides quand elles n'étaient pas inondées, puis 15 ans de nuit dans l'industrie (avec heureusement des cadences supportables, ce qui n'est pas le cas pour nombres des autres travailleu·se·r·s dans ce cas), je bosse actuellement dans le milieu des bureaux d'études (où le temps n'est pas compté !) dernière surprise de taille pour certaines formes de certaines recherches il nous faut travailler nuit et jour ! Eh oui ! Exemple très récent 7 heures dans la journée suivies de 5 heures la nuit du même jour, suivies elles aussi d'une autre journée de 5 heures encore suivie d'une seconde nuit de 4h30 ! eh oui je comprends vous avez du mal à le croire et pourtant ! Ceci est heureusement très exceptionnel) de tout cela il ne sera tenu compte en aucune manière et je peux même redouter en l'état actuel des choses d'avoir à travailler deux années de plus pour rien afin d'avoir juste "le droit" à une retraite pleine et entière, alors vous comprendrez (peut-être !) pourquoi je m'offusque et m'insurge contre ce qui peut être installé comme insanités et manœuvres autour de la "valeur travail" pourtant défendue par celleux là même qui en souffre le plus, on nous a bien assujettie n'est-ce pas.
On nous vole déjà et notre force de travail et notre force de vie, et maintenant on veux en plus nous voler les quelques années de repos que nous pourrions en espérer.