Evidemment d'autres commencent à le dire bien mieux que moi, avec plus de finesse et d'argumentation. Si ce n'était le manque de ressort et d'énergie en ces fin de journées de travail que je connais ces derniers temps, j'aurais sans doute été parmi les premiers à rebondir sur les conclusions de l'enquête menées par l'équipe construite par Jean-Martin Folz, dont le rapport à été remis à l'État ce 28 octobre.
Dès la lecture hier de l'article de "L'appel de Genève II" EPR : Nouveau rapport accablant, l'État attend d'EDF un plan d'action" j'ai eu cette réaction, non pas d'incompréhension, car cela n'est malheureusement pas incompréhensible, mais de dégoût, dégoût de voir se confirmer à quel point on nous manipule !
L'État attend-il vraiment un plan d'action ou n'a-t'il pas en fait fomenté un plan d'action perfide ?
Qu'EDF ne soit pas à la hauteur en terme de gestion de construction de nouveaux EPR est quasiment un fait acquis, les faits sont là pour le démontrer à tou·te·s. Qu'était-il alors besoin d'un rapport qui sans surprise entérine ce qui était connu de tou·te·s celleux qui ne se voile pas la face d'une part et celleux qui sont aux responsabilités d'autre part, à moins qu'ils soient d'une telle incompétence que ....
Ils savent, ils n'avaient pas besoin qu'un rapport le (leur) démontre et le valide, il y a donc une autre raison.
La raison tient selon moi au fait qu'il leur fallait un argument nouveau et recevable par la population afin d'imposer l'idée que la poursuite de la filière nucléaire est inévitable.
Invoquer l'idée que pour se refaire une santé et être en mesure de se redonner de la fiabilité il fallait qu'EDF construise d'autres réacteurs, ne serait sans doute pas passé sans que cela ne soit accompagné d'une raison suffisamment alambiquée qu'elle paraisse inattaquable.
Détruire ou feindre de détruire l'image déjà pâlichonne de ce qui était le fleuron de l'industrie nucléaire, ne serait-il pas un subtil subterfuge ?
Alors ne vous fiez pas au mensonge du Premier Ministre, quand celui ci annonce qu'aucune décision finale ne sera prise tant que l'EPR de Flamanville ne soit mis en service, la décision est déjà prise. Tout sera mis en oeuvre pour perdurer dans cette industrie mortifère, parce qu'il en va de "l'image" de la France qui n'a plus que celle là qui lui donne un peu de grandeur à l'international, parce que pour le reste tout ce que représentait la France est en faillite, comme EDF.