Je ne sais pas comment va tourner ce billet, depuis hier soir je cherche à digérer ce malaise qui m'habite depuis 16h15 hier, heure à laquelle je me trouvais en queue de marche contre les nouvelles dispositions en matière d'asile, nouvelles dispositions entrées en vigueur au 1er janvier 2019, et qui viennent dégrader plus encore une position de mal accueil déjà inadmissible à mes yeux, j'ai assisté à une nouvelle provocation répressive de la part des autorités incompétentes qui ont donné l'ordre à leurs bras armés de diviser en les écartant les deux groupes de manifestant·e·s présent·e·s à Rennes hier après-midi, et qui l'un et l'autre avant cette intervention aussi brutale qu'évitable à mon sens, sans vraiment se scinder, s'étaient presque joint, un léger écart maintenu juste pour ne pas perturber le bon déroulé de la manif pour le respect des migrant·e·s, exilé·e·s, dans le calme et sans aucune violence ni dégradation, mais ça c'était avant !
Avant que les forces du désordre s'interposent et barrent la route aux GJ, (à quelques minutes près j'eu très bien pu être un peu plus en retrait et proche de la seconde marche, et me retrouver ainsi route barrée, interdit d'avancer et de manifester dans le cadre d'une marche de protestation autorisée !) qui dans la plus totale incompréhension ont dû constater qui le cortège précédent ne tenterait rien pour s'ériger contre cette situation invraisemblable, les marches se suivaient depuis un bon moment déjà, depuis l'angle des rues du Maréchal Joffre et Bd de la Liberté (oubliée et piétinée depuis) pour être plus précis, que dis-je se suivaient, oui et non parce qu'il y a eu quelques minutes où les deux causes défendues se sont mêlées, entremêlées jusqu'à ce qu'un mot d'ordre de l'arrière (du côté des GJ donc) je suppose ai rappelé à reconstituer deux cortèges différents pour ne pas créer de parasitage de la première marche autorisée par cette seconde qui ne l'était pas si j'ai bien compris !
La première question qui m'assaille et me taraude est de savoir ce qu'il serait advenu si les deux groupes s'étaient vraiment scindés, agrégés comme l'on fait individuellement certain·e·s participant·e·s, je me suis en effet retrouvé à un moment avec l'amie que j'accompagnais ainsi que d'autres de la marche en soutien aux migrant·e·s, entouré de plus de GJ (que je soutiens à plus d'un titre mais pas sans désaccord, mais dont je ne m'écarterais pas pour ces raisons qui seront l'objet de débat en temps et en heure), que de militant·e·s humanistes. Que se serait-il donc passé à l'arrivée devant la préfecture de région, la marche autorisée seraient-elle devenu interdite ou la marche interdite se serait-elle vu attribuer une dérogation pour bonne conduite ? (Vous savez si vous me lisez au moins de temps à autre qu'elle proposition me semble la plus probable).
Cette question ne se posera pas dans la réalité, puisque par convenance commune le choix à été fait de maintenir un écart paisible entre les deux démarches que pourtant nombres des participant·e·s des deux tendances soutiennent par ailleurs et réciproquement, cet écart fut fatidique.
Il fut fatidique à plus d'un titre, parce qu'il fut l'étincelle qu'il ne fallait pas pour ne pas mettre le feu aux poudres, il s'en suivi ce que tout le monde redoute et que la grande majorité condamne, tension, violence, dégradations et affrontements, une nouvelle fois résultante de la première violence mise en application par les autorités, et aussi parce qu'il peut allumer un autre feu d'incompréhension et de rancœur entre celleux qui se sont vu stoppés net et sous le coup de la répression quand les autres qu'ils avaient joins restèrent sans réaction.
Que fallait-il faire ? Je n'en sais rien moi même, je le dis, je suis dans la plus totale incertitude, mais c'est un malaise qui m'emplit, comme si profondément tout me dit que ne rien faire était sans doute aussi inopportun et inconsidéré que prendre le risque de s'interposer ou de servir de d'intercesseur ou de médiateur.
Une obligation personnelle et familiale inévitable me contraignait de m'extirper rapidement de cette situation, mais j'avais le sentiment de fuir en fait, et j'ai toujours ce sentiment de n'avoir pas été à la hauteur de la situation.
Diviser pour mieux régner, l'art de la guerre ne dit-on pas !
Il s'agit donc bien d'une guerre qu'on nous mène.
Deux nouvelles armes dans cette guerre viennent cette nuit même d'être fourbies à l'arsenal déjà inconséquent des forces policières, et d'autres déjà prévues vont suivre, l'interdiction administrative par le ou la préfet·e de manifester sur la base d'agissements potentiels présumés en fonction de, de de...présomptions sur les intentions possibles !!! Envers tout un chacun car la nouveauté de cet article c'est qu'il ne se base pas sur des condamnations précédentes, ou au moins des faits ou des arrestations antérieures, non, la seule présence dans une manifestation devient sujet à présomption de malveillance et un délit de dissimulation du visage !!! Si donc après avoir subi une salve de lacrimo par exemple il vous venait à l'esprit l'idée saugrenue de vous protéger des émanations en vous camouflant derrière un tissus ou une écharpe ou que sais-je, n'en faites rien, vous seriez alors sous le coup de la loi possiblement incriminé.
Je ne portais pas hier ce gilet jaune que j'ai peu revêtu mais que j'ai endossé tout de même à trois reprises comme un symbole de ralliement ponctuel et circonstancié, mais je soutiens ce cri lancé, cette exaspération face aux injustices que représentent certaines taxations qui amputent dramatiquement le budget de survie de nombre de nos concitoyen·e·s, quand pour d'autres elles passent totalement inaperçues, faute de réelle progressivité par exemple, mais aussi parce que les grands industriels et le système financier ont su, non sans aides politiques architecturer vrais évasions fiscales et fausses optimisations qui ne sont que des détournements organisés, en cela je m'éloigne des GJ qui n'ont guère pris conscience de cela et ça manque à mon sens cruellement à leurs liste de doléances, je réclame avec elleux le RIC qui bien évidemment est considéré comme nul et non avenu par celleux qui veulent que le pouvoir reste aux mains de privilégiés d'une caste auto-instituée comme la plus légitime sous couvert d'une démocratie représentative qui ne représente plus qu'un tiers de la population, et je pourrais continuer de développer ce qui me rapproche et m'éloigne de ce "non mouvement" que certain·e·s d'entr-elleux qualifient d'a-politique quand il faudrait me semble-t-il justement réapprendre à en faire, ou d'a-partisan quand pourtant quelques têtes de proues émergent et démontrent les partis-pris qui se révèlent, mais là n'est pas mon propos, mon propos tient et ce n'est pas nouveau à un espoir celui de trouver le plus petit dénominateur commun pour coaguler toutes les revendications humanistes, sociales, sociétales qui vont dans le sens de la paix partagée, de la justice impartiale, du partage équitable et raisonné, de l'accueil inconditionnel organisé et accompagné, de l'aide à tous les pays qui en ont besoin et qui la demande selon des critères de véritable participation désintéressée, d'une justice sociale bienveillante, etc etc.

C'est décidé et là non plus je ne sais toujours quelle forme cela va prendre vraiment mais je vais réfléchir et confectionner un gilet perso qui aura pour fond ce jaune qui dérange, questionne et indispose parfois, mais sur ce fond viendront s'inscrire, s'additionner, s'amalgamer d'autres couleurs et sigles symboliques, pour dire à la fois mon éparpillement et l'amplitude des causes que je souhaite défendre en même temps, parce que tout est lié parce que les luttes humanistes ne peuvent à mon sens ne pas prendre en considération celles qui sont sociales, environnementales et écologiques dans toutes l'amplitude, la largeur, la hauteur et la profondeur que peuvent prendre ces quatre dimensions, et même plus largement que cela !