Je pratique une certaine forme de boycott, oh pas bien large, parce que je ne suis pas un gros consommateur de toute façon, évitant de plus en plus les produits alimentaires industriels, bien que j'en consomme encore parfois, donc je ne peux pas prétendre là au boycott dans le sens complet et véridique du terme, mais dans mon cas je peux y prétendre par exemple pour certains produits ou attitudes alimentaires que j'appréciais pourtant et desquelles j'ai décidé de m'abstenir totalement de manière volontaire et déterminée, je peux citer le coca-cola et Macdonald, le nutella, plus largement les produits contenant de l'huile de palme, refusant malgré son coût plus bas d'utiliser de l'essence à laquelle on adjoint du biocarburant, pour ne pas ajouter la peste au choléra, je pourrais étendre un peu cette liste mais ce n'est pas là l'objectif de ce billet.
J'avais bien sûr pensé un peu à certaines conséquences de cette attitude de non consommation mais une chose m'est apparu ce soir à la lecture des arguments appelant au boycott de tous les produits brésiliens.

Je condamne l'attitude des décideurs brésiliens passés, et plus encore celle de Jair Bolsonaro le nouvellement élu qui vient de décider de confier la démarcation des terres indigènes à une femme ancienne représentante de lobby de l'agrobusiness précédemment installée au ministère de l'Agriculture.
Devrais-je condamner pour autant tout un peuple ?
Parce que boycotter tous les produits d'un pays comme cela est proposé dans la pétition qui est lancée, n'est-il pas risquer de mettre en danger, si ce n'est la vie de tous et toutes les humain·e·s du pays qui se verrait alors dans l'incapacité de suffire à leurs besoins, au moins une bonne partie d'entre-elleux ?
Je partage pourtant l'intention d'un tel boycott, mais j'en redoute les conséquences collatérales.
Je ne signe donc pas cette pétition que je partage pourtant car d'autres voudrons sans doute y participer, pour ma part j'ai trop d'incertitude et de questionnement pour l'heure, j'attends de lire des arguments en sa faveur ou la contestant afin d'y puiser les arguments qui pourraient me convaincre dans un sens ou dans l'autre.
En attendant j'en suis à ce constat, le boycott comme n'importe quelle forme d'action à potentiellement un impact plus important sur les peuples ou les travailleu·se·r·s que sur les décideu·r·e·s et les industriels, et ça ce n'est pas le but que je poursuis, au contraire.
Je n'ai malheureusement pas d'autre forme d'action à proposer qui répondrait avec assurance à cet objectif.
Chacun·e agira donc selon ses convictions.