
Le fléau contre lequel les autorités indiennes de New-Delhi d'abord puis maintenant Bombay, se sont érigés est très visible et concret, c'est, je crois, cela qui à nos yeux donne une forme de légitimité aux mesures draconiennes instituées pour lutter contre l'invasion morbide des plastiques qui font des ravages qu'on ne peut même pas imaginer vraiment tant les affres qu'ils occasionnent sont profonds. Car extrêmement sévères sont ces mesures, inacceptables mêmes seraient-elles chez nous probablement. Imaginez, un demi salaire d'amende en cas de vente de ces plastiques prohibés, alors qu'ils sont pour eux la même solution de facilité que pour nous, qui les leurs avons prescrit, la même simplification à laquelle nous prétendons nous avoir un droit irrévocable, sauf à leur trouver des palliatifs accessibles, ce qu'eux ne peuvent exiger. Mais parce que ça touche des peuples lointains alors ce devrait être acceptable, ils devraient s'y résoudre!
Tous les fléaux ne permettent pas d'en avoir une perception aussi directe et voyante, or le réchauffement climatique, l'extinction massive de formes de vies végétales et animales, l'atténuation historique de la biodiversité, et j'oserais mêler à cela les nationalismes intransigeants qui gagnent des frontières partout sur la planète, sont des fléaux tout aussi gravissimes qui devraient générer des réactions tout aussi strictes et absolues, hors il n'en est rien. Les mesures draconiennes que d'autres devraient accepter et auxquelles ils devraient se soumettre, nous seraient inadmissibles.
En France c'est le 5 mai que cette année nous avons franchis le plafond de l'exploitation durable des ressources renouvelables, alors qu'au plan mondial c'est le 1er août que cette frontière à été dépassée, et nous attendons des pays en développement qu'ils réduisent tout autant sinon plus que nous leurs empreintes écologiques, ce qu'ils font d'ailleurs pour certains avec plus d'engagement que nos pays riches et dits "développés".
Cette intransigeance si nous la concevons recevable pour les autres, alors plions-nous y également et je ne parle pas là que de l'utilisation des plastiques vous m'aurez compris!