Les cheminot·e·s ont les trains, les conducteurs de métro des rames, les routier·e·s leurs camions, les agricult·rice·eur·s leurs tracteurs, mais il y a des grèves ou des mouvements sociaux presque invisibles, parce que sans capacités de se rendre manifeste aux yeux des populations et embarrassant pour les décideurs et les autorités, je vous épargne les dizaines d'entreprises dont les employés grévistes n'ont aucune visibilité, les postiers de plusieurs villes, certains pendant de longues semaines dans un quasi anonymat, ont fait durer une grève presque inaperçu, mais là encore celleux là ont quelques moyens de bloquer quelques économies, par contre si elles et ils ont également un droit de grève l'activer ne leurs permet pourtant aucun blocage, ni même aucune cessation d'activité, donc aucun impact économique négatif pour celles et ceux qu'ils voudraient faire évoluer dans leurs postures, je veux parler des médecins, internes, infirmier·e·s, soignant·e·s, et autres intervenants des hôpitaux pour qui ce droit de grèves est très restrictif.
Les conditions de travail, d'applications des soins, et de bienveillance envers les malades dans les hôpitaux publiques sont en constante dégradations, les effectifs sont réduits progressivement, la charge de travail augmentée de fait, d'autant plus que les patient·e·s sont elles et eux de plus en plus nombreu·ses·x. Les alertes sont lancées depuis très longtemps déjà, plus récemment François Ruffin avait mené une enquête dans un hôpital psychiatrique, dans un cadre parlementaire, qui mettait en évidence une situation terrible, cette fois ce sont les personnels hospitaliers eux même qui commencent, pour la plupart pour la toute première fois, à s'afficher grévistes, pour signifier de manière symbolique leur inacceptation de cette situation dégradée qui tend non seulement à devenir la norme, mais qui semble être le préliminaire et la préparation d'un projet d'avenir insupportable, une médecine et des soins à deux vitesses, ou de classes différentes, une première classe privée pour les populations aisées, une seconde classe publique pour les plus démunies.
Ces femmes et ces hommes dont la vocation, car c'en est souvent une, est de bien s'occuper des malades, sont les premières victimes de la maltraitance institutionnelle, s'accusant par conséquence d'être elles et eux même maltraitant, victimes culpabilisées.
Énième trahison, par celles et ceux qui sont élus pour l'appliquer et veiller à ce quelle soit effective, de la devise républicaine, je hais définitivement ce qu'ils et elles font de ce pays.
Ils et elles voudraient vraiment en finir avec le service public, qu'ils et elles ne s'y prendraient pas mieux !