Je suis au chômage parce que j'ai choisi de quitter un emploi que j'aurais pourtant pu garder jusqu'à la retraite probablement, dont je ne suis pas très loin, 6 ans probablement, mais vais-je parvenir à les faire ? Si j'arrête là bien évidemment vous pourriez penser que j'ai bien mérité mon sort et que je l'ai bien voulu, de là à ce que certains d'entre-vous pensent que je l'ai fait exprès il n'y a qu'un pas que certain·e·s franchissent.
C'était un pari risqué, j'en étais conscient. Plus que je ne l'avais envisagé ? Sans doute, il était l'expression d'un triple choix aventureux avec un brun d'altruisme, il faut dire que j'étais aussi fatigué de la routine d'un poste répétitif dans l'industrie au bout de 15 ans de travail de nuit, ça vous use, autant que ça ruine votre vie familiale et sociale. L'envie première c'était donc de sortir de ce train-train, qui avait fini par me couper du monde et des autres, la seconde va vous sembler étrange peut-être mais je vous assure que c'est la vérité, laisser ma place pour que quelqu'un·e d'autre puisse garder la sienne, si possible quelqu'un·e qui en aurait plus besoin que moi, en effet cela se passait au moment d'un plan social lancé en parallèle d'un troisième plan de départs volontaires d'une société en grande difficulté, et puis la troisième raison, finir ma vie professionnelle dans un métier qui me semble plus important pour la communauté, c'était le rêve. L'ambition, travailler dans le domaine de l'eau, parce que l'eau c'est vital, parce que la préserver c'est essentiel. La porte d'entrée la seule qui m'étais atteignable une formation diplômante de l'AFPA de Technicien de Traitements des Eaux, je vous passe les détails, l'entête de mon CV mentionne donc maintenant après un an et demi de travail acharné ce qualificatif obtenu, sauf que sur le marché de l'emploi arriver à 56 ans dans un nouveau métier sans expérience ça laisse tout simplement les portes fermées.
Bon ça c'est la version light évidemment parce qu'au quotidien c'est loin d'être aussi limpide et puis ce n'est que mon histoire, qui ne vaut que pour moi, et qui ne donne aucun éclairage sur celle des autres, mais moi elle m'a appris une chose, c'est que nombre de chômeurs se battent et mettent sans doute plus d'énergie et d'implication à chercher un boulot et à s'y préparer que certains qui en ont un à l'exercer, tout en en vivant une frustration et des dénigrements permanents. Là aussi je vais vous passer les ressentiments, pour en venir, enfin,

au but de ce billet, dénoncer ce qui se trame contre les chômeurs que peu vont défendre, bien que pour la plupart se sont des victimes d'un système sociétal d'une injustice et d'une cruauté inqualifiable. À l'instar de ce qui se passe dans tous les domaines d'activités des "riens" le gouvernement va pressuriser celles et ceux qui sont moins que "rien", en s'attaquant à la liberté de choisir son avenir professionnel, une attaque sans précédents qui se profilent, contre celles et ceux qui parce que tout le reste de la société, pour différentes raisons les culpabilisent ne se défendent même pas eux même pour la plupart, accusés qu'ils sont de toutes parts d'une multitude d'accusations.
Qui pour les défendre alors ?