Je suis de celleux qui voient toujours le verre à moitié vide, et pourtant je me soigne, alors oui réjouissons nous de la décision prise au niveau européen concernant l'interdiction de trois des molécules néonicotinoïdes parmi celles utilisées au nombre d'une dizaine.
Pourquoi trois seulement m'interrogeais-je ?
Je ne sais pas si ce sont les plus employées, ni même si ce sont les plus dangereuses, mais ce qu'il faut constater c'est que ce sont les trois seules que l'AESA (EFSA en anglais) Autorité Européenne de Sécurité des Aliments, dont on sait les lacunes et les doutes quand à leurs impartialité, à admis comme très toxiques pour les pollinisateurs. Pourquoi seraient-elles les seules ?
Ce n'est donc qu'une victoire partielle et sans doute très insuffisante, que croyez vous qu'il puisse se passer ?
À l'instar du Dicamba, peut-être pire encore que son prédécesseur, qui va devenir le remplaçant du glyphosate, ces trois molécules vont être remplacées par d'autres, potentiellement celles déjà connues et utilisées ou de nouvelles, contre lesquelles de nouvelles batailles vont devoir s'engager et qui vont prendre sans aucun doute des années avant qu'elles ne soient, à force, un jour victorieuses, probablement quand leurs produits de remplacements tout aussi, sinon plus, dangereux seront déjà au point, et ainsi de suite !
Ce dont il faut indéniablement se réjouir tout de même je crois, c'est que la décision n'était pas attendue, bien que fortement souhaitée et que le potentiel néfaste pour les pollinisateurs va donc être théoriquement un peu réduit, encore que je me demande vraiment si cela va bien être le cas, comme je l'explique plus haut.
Toujours est-il que ceci n'est qu'une infime réduction des affres des nombreux produits chimiques utilisés, anciens et déjà interdits qui sont pourtant encore répandus, si ce n'est sur nos sols, sur ceux de pays étrangers dont on importe ensuite les récoltes, actuels, pour preuve la récente mise à jour d'un autre scandale, celui des fongicides SDHi, et futurs.
Savourons donc cette victoire avec modération et relativisons en l'impact, c'est vrai qu'on a besoin de bonne nouvelles, et qu'il parait toujours plus plaisant de voir le verre à moitié plein, n'empêche que dans ce verre ce qu'il y a n'est toujours que la moitié de ce qu'il pourrait y avoir !