22 mars 2011, Tepco avait jusque là gagné à son jeu de duperie et de rétention d'information les autorités trompées et désinformées avaient donc pris les seules mesures possibles au vue des insuffisants éléments qui leurs avaient été fournis, une évacuation de 20 kms, une panique contenue, et l'accent porté plutôt sur le tsunami et la mort qu'il avait répandu en direct mais la situation était en train de basculer.
Le groupe électrogène avait enfin pu être raccordé au système de refroidissement après que des techniciens s'étaient mis en danger pour s'approcher si près des réacteurs aux cœurs fondus et avaient apporté les aménagements nécessaires pour modifier ces raccords non adéquats dont aucun ingénieur n'avait pensé à vérifier la compatibilité, la correction fonctionnait, les trois réacteurs 1/2/3 étaient maintenant refroidies, et la fonte de ce qui restait de leur cœur interrompu, mais il restait un point crucial qui allait tout faire basculer, le système de sécurité du circuit parallèle de remplissage de la piscine du réacteur 4 arrêté, contenant les barres d'assemblages combustible pendant l'arrêt du réacteur en maintenance, ne s'était pas remis en fonction, l'eau avait fini par s'évaporer, les barres maintenant à l'air libre commençaient à fondre et à dégager dans l’atmosphère leurs éléments radioactifs les plus destructeurs. Lorsque la nouvelle arriva enfin au bureau, avec au moins 5 heures de décalage, la décision impensable de faire évacuer Tokyo et les 40 à 50 millions de personnes dans un rayon de 250 kms ne relevait même plus de l'urgence, car il étaient déjà trop tard pour éviter la contamination de la moitié du pays, l'horreur auquel nul ne pensait pouvoir être un jour confronté avait pris forme. Les ordres ne parvenaient plus à tous les échelons du circuit de commandement car partout des défections se faisaient jour, la panique s'était emparée des troupes, la ruine s'était étendue sur la moitié de la nation, les cris de désespoirs couvraient les tentatives de reprise en mains de la chaîne de commandement dont de nombreux maillons s'étaient brisés, certains s'enfonçant quasi instantanément dans la folie, d'autres s'évanouissant de frayeurs. Les rues de Tokyo et de nombreuses villes étaient déjà jonchées de cadavres, piétinés pour une grandes parties d'entre-eux, mort par écrasement avant même d'avoir ressentie le moindre effet de la brûlure nucléaire que tou·te·s essayaient de fuir intuitivement, les anciens mêmes vivants étaient laissés en arrière par leurs propres enfants, même les pilleurs dans l'âmes, reconnaissons qu'ils étaient peu nombreux dans cette société japonaise, avaient pris leurs jambes à leurs coups, sans même essayer de grappiller quoi que ce soit, l'épouvante était totale, c'est au moment où le Maire de Tokyo prenait son sabre pour se faire Hara-kiri submergé de honte de ne pouvoir affronté l'ingérable que Naoto Kan trempé de sueurs froides se réveilla brusquement. Le cauchemar s'éteignant à peine malgré le réveil maintenant clairement ressenti, mais n'apportant pas l'apaisement tant espéré. La réalité avait évité ce cauchemar, mais ce que lui avait exprimé la veille le Président de la commission de sécurité nucléaire en réponse à la demande que lui avait faite Naoto du scénario du pire envisageable, l'avait en quelque sorte fait mourir à la confiance envers la maîtrise humaine face à une catastrophe nucléaire, pour le faire naître à l'opposé du scientisme, la certitude maintenant viscérale qu'il est impossible de se confronter à un emballement causé par une catastrophe nucléaire, sauf à bénéficier de circonstances chanceuses et aléatoires. La réponse que lui avait apporté l'expert venait de transmuter sa vie :
Il faudrait-être criminel à répondu hier Naoto Kan à l'une des questions posées, pour ne pas devenir anti-nucléaire et ne pas réclamer la fin de l'utilisation de l'atome après avoir vécu ce que j'ai vécu !