
Je tente souvent de me rassurer, défendant l'idée que je réduis mon impact environnemental en utilisant plutôt internet que ma voiture, ou de nombreux autres outils, en réduisant tous mes déplacements et mes loisirs, les remplaçants par une utilisation d'internet que je sais être intensive, et dont je comprends qu'elle n'est pas neutre mais est-ce que j'en mesure vraiment les conséquences ?
Trouver l'information, y écouter de la musique, y visionner des films, alimenter quotidiennement ce blog, tenter de vivre un semblant d'autre "vie sociale" alors que physiquement ma vie dans la ruralité réduit mes possibilités de rencontres physiques plus nombreuses. Tou·te·s ces femmes et ces hommes avec qui je peux interagir, toutes ces informations analyses, études, de tous ordres conventionnelles ou atypiques, convenues ou décalées, tous ces autres cheminements de pensées qui me permettent de remettre en cause tout mon monde et ce qui l'a construit, sans internet je ne saurais même pas que tout cela existe !
Pas plus que pour n'importe quel autre sujet, je suis conscient qu'on ne peut prétendre respecter l'environnement, fabriquer propre, utiliser sans impacts, les outils numériques et internet. Pas plus qu'il n'existe d'énergie verte, il n'existe de technologie ou de technique qui n'engendre de dégâts et de conséquences destructrices, ce qui est par contre envisageable et possible c'est d'essayer vraiment de les limiter en mettant toute notre intelligence à trouver de véritables solutions pour y parvenir.
La découverte ce jour du site "Le Drenche" que je ne connais donc pas encore (mais que je vais essayer de découvrir) à travers l'article : " La croissance d’Internet peut-elle être respectueuse de l’environnement ? " me fait donc réfléchir.
Tout d'abord, pour intéressant qu'il soit ce questionnement proposé dans cet article réduit, il me semble, trop le regard à porter sur les impacts de l'utilisation quotidienne des outils numériques à la consommation électrique. En effet celle ci n'est pas la seule conséquence, comme le rappelle un commentateur qui m'a permis de confirmer une sensation d'insuffisance de l'analyse qui occulte épuisement des ressources notemment, ainsi que de nombreuses atteintes à la biodiversité (eutrophisation, acidification, pollutions diverses et variées, destruction de forêts primaires, etc.), etc.
Très récemment dans un billet de blog abordant l'économie circulaire, j'évoquais le dilemme pour l'utilisateur vraiment soucieux de réduire son impact environnemental, qu'il y a à se voir réduit dans sa capacité à avoir une influence directe réellement suffisante sur son empreinte écologique, car pour les outils informatiques aussi c'est la fabrication qui concentre la plus grande part des impacts, l'utilisation doit bien sûr faire l'objet d'attention aussi, mais dans une moindre mesure. Ainsi donc en réduisant où même évitant l'utilisation du cloud, en éteignant sa box dès qu'elle n'est pas indispensable à minima pendant les heures de sommeil, et en privilégiant le branchement filaire plutôt que le Wifi, l'utilisateur ordinaire réduirait de beaucoup son impact énergétique et donc écologique et environnemental. Viennent ensuite l'évitement du "streaming" le visionnage de vidéo "hyper super HD" et là aussi, etc, etc. C'en est au point qu'on se fait même reprocher le fait d'être sur la toile à participer à des conversations sur des réseaux sociaux sous prétexte qu'on est là tout en défendant la sauvegarde de l'humanité et que ce serait contradictoire presque !
Il y a il est vrai des exemples concrets d'antagonismes, illustration, le numérique est le seul secteur où l’on se réjouit de passer du renouvelable (le papier) à l’épuisable (toutes les resources et l'énergie nécessaire au numérique). En effet les études montrent qu’en termes énergétiques, la meilleure option reste le livre de bibliothèque. Faut-il alors que je prenne plutôt ma voiture pour faire à minima 20 kms aller/retour pour trouver dans une bibliothèque bien peu achalandée, un livre ou deux aussi intéressant que peu diffusé, que je n'y trouverais donc pas !
Voilà donc un questionnement pour lequel rien n'est figé, car j'ose espérer que de vrais changements sont possibles, tant dans la conception que dans l'utilisation des outils numériques. Et vous qu'en pensez vous ?