Je pense pour ma part qu'il n'y a rien d'étonnant au fait que l'engouement et l'essors que l'on veux donner aux produits et productions équitables, tout autant que ceux que l'on voudrait voir impulser aux produits et productions bio, qui vont souvent de paire dans les pays émergents, les mettent en danger.
Je suis convaincu que la taille joue un rôle prépondérant dans la capacité à garder certaines valeurs essentielles tant environnementales, que sociales, et commerciales.
Il semble bien que cet axiome se vérifie donc aussi pour le commerce équitable, qui devient un enjeu tel qu'il attire des acteurs dont les envies et les objectifs ne sont sans doutes pas aussi limpides que ceux des précurseurs.
Tout autant que la relocalisation et le raccourcissement de nos circuits de fournitures surtout alimentaires pour de nombreux produits, il me semble qu'il faut aussi défendre une certaines mondialisations des échanges pour accéder à d'autres éléments qui, s'ils ne nous sont pas toujours indispensables, permettent de compléter, d'agrémenter, "d'exotiser" nos consommations. C'est d'ailleurs pour ma part l'un des points sur lesquels je suis en désaccord avec une vision de l'idée décroissante, qui voudrait qu'on ne se serve plus que de ce qui est à notre portée en quelques sorte, que de produits et productions locales, car je pense qu'il y a dans ces échanges internationaux une forme de solidarité indispensable.
Encore faudrait-il que l'équité soit vraiment de mise, ce qui n'est absolument pas le cas dans les échanges courants et conventionnels actuels, ceux pratiqués par les marchés mondiaux du commerce tout à fait inéquitable.
Je défends donc l'approche de la "Coordination Sud" et les recommandations qu'elle adresse, j'espère qu'elle sera écoutée et entendue.