Ce sont deux représentations du monde qui s'opposent entre celles et ceux qui défendent la continuité du monde productiviste et consumériste et celles et ceux qui veulent le voir transformé, afin de le voir prendre une nouvelle évolution plus écologique, saine et économe en ressources et en énergie. Comme il y a plusieurs visions parmi les défenseurs de la "croissance" il y en a de nombreuses aussi dans les milieux qui s'y opposent.
Souvent accusés d'être des empêcheurs de progrès, les diverses sphères militantes et agissantes d'oppositions au monde comme il va ont en fait une autre considération de ce que peut-être le progrès, minimisant le matérialisme pour mettre en avant un autre rapport aux autres, ce serait là un véritable progrès d'une autre nature pour l'humanité.
Entre-autres mouvements et expériences, les Zadistes de NDDL à cause et grâce à la grande diversité de ces visions et approches distinctes et hétéroclites inventent de nouvelles formes de prises de décisions et de gouvernance, de démocratie.
J'imagine sans peine l'immense difficulté qu'il doit y avoir à établir entre eux ce que je qualifierais de compromis ou conciliation je ne sais comment elles et eux l'envisage, mais ce qui est démontré c'est qu'ils sont parvenus à vivre ensemble malgré les dissensions évidentes qui devaient animer leurs échanges.
Une décision capitale à été prise par cette composante disparate, celle de dégager les routes pour répondre à l'ultimatum de l'État. Je partage à ce sujet la position suivante qui a été exprimée par des Comités de soutien proches de la ZAD.
Une prise de position de Comités de soutien proches de la ZAD sur la route D 281
"Nous voulons attirer l'attention sur un point qui nous semble important quant à la D281.
Nous sommes des Comités et Collectifs proches de NDDL.
Nous sommes souvent sur la Zad, que ce soit pour des chantiers, des réunions, des rassemblements ou diverses mobilisations.
Nous participons régulièrement aux AG.
Quand on y évoque le devenir de la D281, nous entendons souvent de la part de certains habitants, énoncé comme une certitude, que les citoyens alentour, les comités de soutien se mobiliseront et viendront défendre la route, ses chicanes, ses constructions et ses habitants contre une éventuelle tentative d'évacuation par les forces de police.
Nous nous devons de vous dire clairement ceci.
Nous sommes prêts à défendre la Zad et son avenir.
Nous sommes prêts à soutenir les projets, les réalisations, les expérimentations, les installations sur la Zad, tant agricoles que sociales et culturelles.
Nous sommes prêts à soutenir le droit de tous ceux et toutes celles qui souhaiteront rester vivre sur ce territoire.
Nous adhérons au texte des 6 points.
Mais nous devons aussi dire que pour nous il est indispensable que le territoire reste un territoire commun, public, ouvert à tout le monde, librement, que les chemins et toutes voies de circulation soient accessibles à tous, sans obstacles ni contrôle, à l'inverse d'un lieu privé.
Pour revenir à la D281 : Si le projet d'aéroport est enfin abandonné, si la DUP s'éteint, s'il n'y a pas d'expulsion, nous pensons que cette route doit redevenir une voie de circulation départementale, gérée par le Département.
Cela signifie que la circulation y est totalement libre, notamment pour toutes les personnes qui la fréquentent quotidiennement pour aller au travail par exemple, qu'ils soient riverains, paysans ou autres.
Travailler ensuite à obtenir que la circulation y soit ralentie, sous la responsabilité du Département et de la Commune, pour tenir compte de la vie et des activités alentour, nous semble raisonnable.
Nous entendons la population autour de nous.
Nous avons déjà, depuis plusieurs années, beaucoup de difficultés à expliquer et à justifier la situation de cette route alors qu'il n'y a pas de menace imminente d'intervention policière.
Nous savons qu'elle joue un rôle extrêmement négatif dans les esprits, y compris dans l'esprit de nombreuses personnes pourtant prêtes à soutenir la lutte contre l'aéroport et son monde, à soutenir d'autres manières de vivre, d'habiter et de travailler développées sur la Zad.
Nous savons tous que l'image de cette route est très facilement, trop facilement, utilisée par la propagande contre la Zad.
L'occupation de la route ne sera plus justifiée, ni justifiable, s'il y a abandon du projet, si la DUP s'éteint, s'il n'y a pas d'expulsion.
Nous sommes persuadés que très peu d'entre nous viendraient défendre cette route si par malheur le mouvement ne parvenait pas à la rendre libre collectivement et de manière concertée, laissant alors à l'État l'occasion d'une intervention policière qui malheureusement risquerait bien de ne pas se limiter à cela.
Nous sommes persuadés qu'un entêtement de certains habitants à vouloir conserver l'occupation de la route, pour des raisons principalement symboliques et/ou affectives, compromettrait gravement les discussions avec l'État, qui déjà, tout le monde s'en doute, seront très compliquées pour atteindre nos objectifs communs.
Nous appelons donc tout le monde à la lucidité.
Nous assurons que plusieurs membres de nos comités sont prêts à participer à des chantiers de déplacement de constructions, ou d'aménagement de circulation douce à proximité de la route.
Merci.
Signataires au 16/01/2018
CAAC (comité anti aéroport de La Chapelle sur Erdre qui comprend aussi Grandchamp et Treillères)
Collectif de Saint-Herblain/Indre des opposants à NDDL
COOPA (Comité d'Orvault des opposants au projet d'aéroport)
CSAA Comité de Sucé-sur-Erdre
Comité de Carquefou
Comité du Pays de Retz
Comité de Couëron
Je n'ai pas besoin d'y avoir assisté pour avoir conscience de la difficulté que cela à du représenter, tant les divergences devaient être marquées. Aujourd'hui commence ce nettoyage, parce que malgré les réticences fortes que cela à dû représenter ils sont parvenus à les surpasser.
Quelle autre agglomérat de tendances aussi disparates serait parvenu à un tel résultat aussi rapidement ?
Ce que je ne qualifierais pas de contre-société contrairement à l'article qui m'a donné envie d'évoquer ce choix dépeint cet imbroglio, et les témoignages évoquent la complexité de cette aventure humaine, sociale, et à mon sens sociétale.
Ça c'est un progrès.
