Qu'est-ce que je souhaiterais ne pas me sentir contraint d'être dans un rôle d'oiseau de mauvaise augure, mais j'ai beau tenter d'en sortir, les alarmes reviennent comme des vagues dans un mouvement perpétuel dont je ne peux me désolidariser, m'extraire ou en faire fi, c'est mon lot, si la vie est un jeu de rôle, comme le proclame certain·e·s, je suis un personnage relayeur d'alertes diverses et variées.
Je ne vis pas cela dans la tranquillité et la sérénité soyez-en convaincus, c'est comme une forme d'impératif pour moi, une exigence à laquelle je ne peux me soustraire. Je ne supporte pas l'injustice, l'exploitation des uns par les autres, l'immense tragédie que représente la surexploitation et la dégradation de notre planète, cet oasis de vie dans l'univers, cette seule source pour nous abreuver et nous nourrir.
Je suis convaincu que l'humanité à pris un très mauvais chemin, qu'il n'y a pas d'autre hypothèse que celle de sortir de cette voie, pour engager l'histoire humaine sur une toute autre trajectoire, et que cela devient de jours en jours de plus en plus prégnant. Je ne vois donc rien d'autre comme avenir durable possible qu'un changement radical et profond, et si je ressens cette viscérale exigence, ce qui me motive à persévérer dans cette ingrate position tient tout autant à l'Amour que je rend à notre Mère la Terre, qu'à la compassion que je ressens pour l'immense majorité de mes sœurs et frères humains qui sont victimes de choix sociétaux qu'elles et ils sont aujourd'hui obligées d'assumer sans en porter la responsabilité. Et ça j'en suis indigné!
Je suis un extrémiste modéré! Je sais, dis comme cela, ça semble louche!
Extrémiste parce que les changements, à terme, je les espère radicaux et fondamentaux, une toute autre société qui n'existe encore, à quasiment toutes les échelles, que dans nos rêves les plus fous, parce que je m'oblige malgré toutes les déconvenues et constatations qui pourraient me faire en douter définitivement, que l'être humains comme il s'est adapté à une organisation sociétale individualiste productiviste, pourrait apprendre et construire une civilisation non matérialiste, coopérante, égalitaire et équitable.
Modéré parce que pour qu'elle soit humaine, partagée, consentie, je l'aurais souhaitée volontaire, organisée, assumée, pour cela, il aurait fallu, il me semble, pouvoir en prendre le chemin par étapes! Des réorientations progressives, des paliers de décompression consumériste, l'humain en règle générale s'adapte à la société dans laquelle il évolue, il y a bien sûr quelques exceptions inévitables, mais l'immense majorité se fond, se forge, se construit en fonction des conditions environnantes, quel autre choix d'ailleurs!
N'est-ce pas ce qui se passe, ce qui se vie?
Sauf que j'ai quasiment perdu tout espoir de voir cette mutation s'enclencher et s'opérer assez rapidement pour éviter celle qui va s'imposer de manière violente et irrépressible.
De tout ce qui me révolte le plus, ce qui me semble le plus terrifiant c'est ce constat que même en essayant de bien faire, pour certain·e·s d'entre-elles et eux, une partie de l'humanité vie au dépens des autres. Notre partie de l'humanité! Notre prospérité s'est exercée au mépris et au préjudice de toute une partie de l'humanité, et ça c'est insupportable, parce que nos fautes et nos mauvais choix, après les avoir exploités et instrumentalisés, les installent en plus comme premières victimes des effets catastrophiques qui se font jours.