Comme de très nombreux opposants au nucléaire, tant civil que militaire, l'intention d'EDF de reporter aux calendes grecques le démantèlement des réacteurs et centrales, se débarrassant ainsi d'une très épineuse problématique, léguant de fait aux générations futures la charge d'assumer des conséquences dont l'industrie nucléaire cherche à se déresponsabiliser, m'indigne. C'est pourtant faire preuve d'une forme de déni de réalité, non pas que cela légitimerait l'insupportable intention d'EDF, mais bien que dans l'état actuel des choses, du fait de leur totale inconséquence, gérer une telle quantité de déchets est juste inconsidéré!
Notez que je ne dis pas impossible, mais que je veux bien mettre en exergue que ce choix n'a jamais été vraiment projeté, anticipé, programmé. L'assumer obligerait à révéler au grand jours deux faits majeurs, que les opposants actifs savent et dénoncent sans parfois en prendre réellement la mesure il me semble, les coûts à engager seront faramineux, tout comme sera la quantité de déchets de toutes natures, y compris donc les TFA, que j'isole des autres déchets pour les besoins de ce billet qui leurs est consacré.
Cas d'école, Centrale de Brennilis, Bretagne, fin de production du très petit réacteur de 70 MWe (les réacteurs actuels font à minima 900 MWe, celui de Flamanville en construction est annoncé à 1650 MWe) en 1985, début de démantèlement hasardeux et dont les coûts annoncés ont bien sur explosés en 1997, fin espérée, (méthode Coué!) dernièrement annoncée en 2031 et ce n'est encore qu'une date hypothétique en forme d'effet d'annonce!
Autre exemple envisagé éclairant, Saint Laurent des eaux, à l'arrêt depuis 25 ans, dont la fin du démantèlement est maintenant envisagé pour 2100!
Le tableaux est dressé, si l'on en croit la méthode, près de 50 ans pour un démantèlement de très petit réacteur, ça peut faire combien pour un bien plus gros? Récapitulons, on en commence pas un temps que l'autre n'est pas fini, ce qui sous-entendrait que l'un des réacteurs actuels ne verrait pas sont démantèlement commencer avant 2100 et combien de décennies? A raison de 50 ans par réacteur, 58 réacteurs en activité, ça fait 2900 ans!
Et que dire des quantités de déchets à gérer, parce que le fil de ce billet c'est ça, la quantité énorme de déchets dit de très petites activités, des milliers de tonnes, dont on ne sait déjà plus quoi faire, alors que pas une seule grosse centrale a jamais été déconstruite?
Où va-t-on les mettre ces radionucléides?

Il y en a déjà de disséminés un peu partout sous nos pieds, pour certains, et dans les océans, pour d'autres, parce que là je n'ai encore parlé que du nucléaire civil!
Tout ceci pour une cinquantaine d'années de production d'énergie!
Gabegie inqualifiable!