Dans plusieurs conversations ces derniers temps j'ai été amené à défendre l'argument de l'importance prioritaire de nos choix de consommations, que j'ai aussi besoin de me répéter à moi même tant j'ai encore beaucoup de progrès à faire.
Notre pouvoir le plus efficient réside, je le crois vraiment, dans nos choix d'achats ou de non achat, ce que nous n'achèterons plus, ils ne le vendrons plus, Coluche avait talentueusement tenté de le diffuser dans les esprits, malgré tout le poids de sa personnalité, cette exhortation là, pas plus que le combat pour en finir avec la faim et la misère, ne sont encore victorieux, on en est même loin !
Nos sociétés basées sur le commerce pour le profit (d'une minorité est-il besoin de le rappeler), entretiennent un esprit d'hyper consommation, l'une des perverses doctrines mise en œuvre pour parvenir à ces achats sans cesse renouvelés consiste en une organisation de la baisse des prix, une réduction des coûts orchestrés, et des techniques plus ou moins licites pour provoquer le nouvel achat ou le remplacement anticipé des objets de toutes natures. Je considère pour ma part que le pendant de cette inflexion consiste en une paupérisation sournoise de pans entiers de populations à travers le monde, y compris dans nos pays dit développés. Cet appauvrissement coïncide et procède de la baisse généralisée de la part des gains que l'on veut bien attribuer aux productifs, donc de la réduction plus ou moins visible de la rétribution des travailleurs.
Ceci est déjà terrible, mais il y a pire encore, non seulement les délocalisations des productions entraînent une dégradation des conditions de rémunération et de travail tant dans les pays que l'on appelle maintenant les ateliers du monde, que dans nos pays qui voient des secteurs industriels entiers être expatriés pour être installés dans ces zones où les travailleurs sont plus facilement exploitables, le grand piège de la compétitivité, mais celles-ci génèrent tellement plus terrifiant encore, elles répandent morts et souffrances ! De ces atteintes à l'intégrité et à la vie nous connaissons les effets directs et indirects, mais à une échelle moindre, car ce que cela engendre dans certains pays est autrement plus dantesque encore.
En même temps que s'extériorisent les productions s'extériorisent également leurs méfaits, leurs pollutions, et leurs conséquences mortifères !
"La politique de la pollution", que suggère l'auteur de l'article qui m'a inspiré ce sujet du jours s'accompagne comme il le démontre d'une cauchemardesque œuvre de morts.
S'il serait peut-être exagéré d'affirmer que ce scénario émane d'une volonté préméditée de provoquer de telles conséquences, ce que j'affirme sans ambage c'est que ces conséquences sont parfaitement connues de celles et ceux qui en sont les initiateurs et les commanditaires, et qu'ils ne font pas le nécessaire pour y mettre fin.