L'achoppement fondamental réside certainement dans ces choix politiques d'extirper l'humain et la gestion de ses besoins de sa naturalité essentielle et vitale, la terre, qui le nourrit, l'abreuve, l'oxygène, et est la matrice de son existence.
L'humain au dessus de tout, érigé au statut de but ultime, de centre de l'univers, d'apogée de la "création"!
Si la terre dépérit et se dévitalise, qu'adviendra-t-il de l'humain?
Mais quand on commerce peut-on se poser cette question là?
L'univers marchant, ignore l'univers vivant, il n'en a que faire tant que les marchés sont approvisionnés, mais les provisions s'amenuisent, sauf que lui n'en a cure, son regard n'observant pas au delà de son horizon mercantile immédiat.
La politique est devenue l'instrument du commerce et de son monde, et dans ce monde là l'écologie est un antagonisme, une concurrence, un facteur opposable hors concept.
Est-ce spécifique à la France, non bien sûr, tant l'inadéquation entre entre croissance exponentielle et finitude de nombreuses et vitales ressources est globale, mais l'univers politique français comme sans doute de nombreux autres s'est construit et ancré au fil du temps sur les bases d'un imaginaire progressiste non questionable, inéluctable.
Ainsi, l'arbre des possibles s'est enraciné sur une terre dénaturée, une terre marchandise, une terre productive, une terre au service de l'humain.
Le nouveau modèle économique qu’implique l’écologie est en totale contradiction avec ce qu’apprennent les élites françaises. « À l’ENA, toute la formation repose sur les bases d’une économie néolibérale qui rend incapable d’imaginer autre chose que les recettes classiques » approuve Dominique Bourg.
Les politiques français à l'instar probablement de la plupart de ceux d'autres pays, puisque le même modèle à été imposé et à court sur la majeure partie de la planète, sont entourés et conseillés par des services intangibles et inamovibles, traversant les gouvernements, les surplombant, leur survivant sans ciller, les mêmes professeurs, les mêmes conseillers, les mêmes bailleurs de fonds, les mêmes objectifs!
Changer les hommes politiques sans s'attaquer aux systèmes qui les créer est une illusion, un leurre.
L'écologie ne leur est pas toujours inconnue, mais elle leur est inaccessible, hors champ lexicale, hors champ sociétal, hors champs du possible.
«Le jeu de rôle politicien complique sérieusement les choses», avoue Jérôme Bignon. «Beaucoup de mes amis LR partagent complètement le point de vue des ONG à propos des pesticides, mais ils ne le diront jamais», avoue le sénateur de la Somme.
Tout est à reconstruire, depuis les fondations, réparer ou consolider l'édifice organisationnel, serait la pire erreur à faire perdurer, ce ne sont plus les politiques qu'il faut changer, mais bien la politique, son intention, sa structuration, son édifice et son but, ce n'est pas à l'écologie de se fondre dans la politique mais à la politique de se symbioser à l'écologie.