L'imminence du démantèlement de la jungle de Calais, que le défenseur des droits inquiète, m'oblige à aborder ce sujet que je ne traite pas d'ordinaire.
Le droit des migrants est attaqué indéniablement, le droit des riverains est dégradé indéniablement, alors qu'elle solution envisager?
La dispersion des demandeurs d'asiles n'est pas sans poser de vrais problèmes, outre l'acceptabilité des futurs nouveaux riverain.e.s, dont on constate pour certain.e.s des réticences pugnaces et révélatrices d'un état d'esprit pour le moins xénophobe, révélation d'une France divisée en deux à ce sujet, la désorganisation en est un autre terrible constat, pour une situation pourtant patente et donc anticipable.
Parmi les autres achoppements d'une telle politique, l'éclatement des réseaux d'entraides et des canaux d'informations n'est pas sans poser questions, comment donc des demandeurs d'asiles en Angleterre vont-ils, depuis la province française, et beaucoup plus isolés donc, préparer leurs dossiers et accéder aux administrations très centralisées? Cet inconvénient qui me semble majeur, ne ruine-t-il pas tous les avantages qu'on pourrait lui opposer?
Seul celles et ceux qui souhaitent vraiment rester en France gagneront à s'inscrire dans cette démarche, car en oppositions aux dresseurs de murs, il y a des terres d'accueils encore bien vivaces, les exemples sont nombreux, les autres la fuiront.
Qu'on le veuille ou non Calais restera le passage obligé pour atteindre l'Angleterre, que risque-t-il donc d'arriver, sinon ce qui s'est déjà produit, des migrants qui vont tôt ou tard revenir, et se diluer en petits groupes, en un éclatement de mini-jungles dont les conséquences sont d'autant plus envisageables qu'elles ont déjà été les prémices de la nécessite de créer des structures plus organisées, une histoire qui se répète donc!
Mettre l’Angleterre face à sa responsabilité et pas seulement vis à vis des mineurs, dénoncer l'accord du Touquet sont sans doutes deux préalables prioritaires, accords, soit-dit en passant, que dénonce maintenant le nouveau Nicolas Sarkosy qui les a signé lui même en 2003 en tant que ministre de l'intérieur à l'époque, on économise les vestes en les retournant.
Mais aussi important que puisse-être ces démarches, elles ne doivent pas faire oublier le fond dramatiquement ignoble et indigne d'un pays qui se targue d'être un pays d'accueil!
L'attitude de la France n'est pas la seule questionable bien sûr, c'est le comportement de la majorité des pays riches qui est à mettre en cause, mais là où la France devrait être un exemple, une locomotive, son gouvernement démontre au contraire qu'il est un frein, plus propice à dresser lui aussi des murs qu'à les abattre!
Fuir la réalité, vouloir nier certaines évidences, ne fera que repousser à un peu plus loin et un peu plus tard l'inévitable, notre pays doit faire sa part, il doit même être un précurseur selon moi, nous nous grandirions à créer des structures dignes et suffisantes, pour accueillir cette minorité de réfugiés qui pour la plupart ne sont en plus que de passage, tant notre pays à perdu de son attractivité, n'est-ce pas là une preuve affligeante de ce que nous sommes devenu au yeux du reste du monde.