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Je n'avais guère d'inspiration aujourd'hui, tant de sujets que j'aimerais aborder, mais pas un qui s'impose vraiment, qui m'atteigne suffisamment pour déclencher cette nécessaire envie de s'y consacrer, d'y mettre l'investissement respectueux des lect(rices)eurs potentiels.
Je m'étais donc résolus à m'abstenir, mais voilà, il y a comme cela de temps à autres des sujets inattendus qui tout à coups chamboulent tout, des écrits qui vous transpercent dans ce que vous avez de plus profond.
Très honnêtement, je n'ai pas tout compris des argumentations et des réponses que livre Achille Mbembe que je découvre au travers cet interview, notamment lorsqu'il évalue que l'un des problèmes de notre vision française de l'universalisme serait l'approche d'un universalisme qui se fait ethnique !? Voilà de quoi me faire réfléchir pour un bon bout de temps ! Et que dire de l'analité qu'il y aurait dans la fixation qui s'est installée dans la problématique du "voile" en France !?
Si je suis encore loin intellectuellement d'être en mesure de considérer si je suis vraiment d'accord avec ces analyses, il y a un point sur lequel je me sais en total accord avec le fondement (et ça c'est vraiment pas un mauvais jeux de mots !) de certaines de ses positions, lorsqu'il exprime ce que j'ai toujours ressenti au plus profond de moi, et que je partage parfois maladroitement faute de culture suffisante.
"En vérité ce que l'on appelle identité, n'est pas essentiel (...) au fond nous sommes tous des passants", depuis longtemps j'ai cette certitude de "la réalité d'une communauté objective du destin planétaire", je l'exprime régulièrement en affirmant que je me sens d'abord et avant tout citoyen de la terre et membre d'une même grande famille qu'est celle des humains, des terriens, de tous les habitants de la terre.
Comme lui, j'ai acquis cette conviction que la naissance ne détermine rien d'autre qu'un lieu de début de passage, que ces racines là ne sont que superficielles pour peu qu'on ne se laisse pas emprisonner par elles et surtout par l'idée identitaire dans laquelle on veut nous réduire, nous enraciner, nous rendre captif, comme si le lien qui nous unis à un territoire et une famille de naissance se devait d'être restrictif et exclusif.
Mes racines sont le cordon ombilical à la terre, à la vie, pour que je me forme, grandisse et m'émancipe enfin.
Il n'y a de différences que celles que l'on a construit, et que l'on renforce en les établissant comme séparatrices, alors qu'elles sont compléments, le communautarisme est l'essence du racisme, il en est le terreau, or "nous sommes appelés à vivre exposés les uns aux autres, et non enfermés dans des frontières, des cultures et des identités" dixit Achille Mbembe, vision que je partage avec lui, tout comme avec lui je suis près à signer ce "pacte de soin, le soin de la planète et le soin apporté à tous ses habitants, humains et non-humains".