J'évoquais il y a peu ces records climatiques battus, de manière maintenant dramatique car systématique, systémique, confirmation en est apportée, et surtout le constat imparable qui consiste à regarder la vérité en face, l'économie va primer sur les belles paroles, constat d'une impitoyable réalité pragmatique, (puisqu'il faudrait l'être !) alors même que sur le plan économique à long terme ce plan de société est fatal, il mène droit à la ruine globale. Outre tous les changements, écologiques, environnementaux, météorologiques, agricoles, sociaux, sanitaires, c'est l'épuisement total des capacités de la terre à fournir les matières premières, et ressources pour subvenir aux besoins de l'humanité, qui vont continuer de se réduire, là aussi le record vient d'être à nouveau battu, c'est maintenant une constante, le "jour du dépassement" ne cesse d'avancer dans le temps, 8 août cette année, soit 5 jours plus tôt qu'en 2015, il faut avoir à l'esprit que, jusqu'à il y a peu, le rythme de progression moyen était de deux à trois jours par année !
Il semble que les populations de la terre entière en ont maintenant conscience, sauf que la réponse apportée par les dirigeants et les puissants est en total contradictions avec les plus élémentaires évidences : "il faudrait relancer la croissance", y a-t-il plus incroyable contresens ?
On nous berne, et nous illusionne pourtant en tentant de nous faire croire que des avancées démocratiques pourraient nous permettre de faire entendre notre voie avec plus d'efficacité, ainsi l'annonce, peu médiatisée semble-t-il, d'une nouvelle disposition législative sonne comme une tromperie de plus : Droit d'initiative citoyenne, une "ordonnance sur la démocratie environnementale", on a vue ce que les informations officielles valent au travers de l'exemple de NDDL, arbre qui cache toute une forêt de projets insensés, sinon sur le plan économique de très court terme.
Ce n'est donc plus du côté des droits que l'on prétend nous accorder qu'il va falloir espérer trouver un début de solution, mais dans un positionnement de résistance citoyenne, et en affrontant le système à ces racines.
Cela va devoir prendre diverses formes, des exemples commencent à fleurir partout, contres les grands projets inutiles, contre les industries de l'extraction pétrolière et minière, contre l'industrie nucléaire, contre aussi le développement prétendument "durable", le greenwashing, la mystifiante "croissance verte", etc etc.
Et puisqu'il n'est plus temps de tergiverser, et que s'attaquer uniquement à des projets et des industries en particulier, bien que nécessaire, s'avère bien insuffisant, c'est bien à la trame fondamentale, au logiciel sociétal, qu'il va falloir se confronter, je soutiens donc de toute la vigueur qui me reste l'initiative que vient de mettre en oeuvre un groupe de citoyens philippins.
Une plainte de la "société civile", relayée par la "Commission des droits de l'homme Philippine", contre 47 PDG d'industries fortement émettrices de CO2 et de méthane.
A ce stade, aussi illusoire que puisse être, une telle attaque, c'est bien dans ce sens, il me semble, qu'il va falloir avancer, tout en prenant en parallèle de vrais décisions personnelles sur notre propre attitude, réduire nos besoins est fondamental, tout ce que nous n’achèterons plus il ne le vendrons plus, la croissance continuelle et irrévocable est le pire piège dans lequel on nous a enfermé, fusse-t-elle présentée comme verte, elle n'est plus tenable, elle n'est pas et n'a jamais été fondamentalement durable.