A l'instar de la très controversée "Loi travail" actuellement en préparation, la Loi biodiversité qui vient de voir son épilogue, traduit de façon patente l'assujettissement des représentants de la population au lobbies en tout genre, dès qu'ils touchent à l'économie, toute autre considération passe immanquablement au second plan, quand ce n'est pas pire encore.
Pour preuve s'il était encore besoin les reculs par rapports au mieux disant de ce projet de loi qui à du attendre un 3ème passage au parlement pour être finalisée. Des avancées bien sûr qu'il ne faut pas omettre, des améliorations qu'il ne faut pas occulter, certes, mais de graves reculades et lacunes. Celle qui n’apparaît peut-être pas aux communs des mortels de manière très évidente au travers de ces textes est pourtant sous-tendu par l'esprit qui les fonde, est celle de la relégation systématique de toutes régulations ou interdictions à la notion financière et de profit pour le monde industriel, rien ne prévaut, tout est subordonné au gain court-termistes des producteurs.
La notion de compensation écologique qui devient récurrente, se voit instituée comme priorisée, là aussi une inversion de la hiérarchie des normes, "Eviter-Réduire-Compenser" devient "Compenser-Réduire-Eviter", en a-t-il d'ailleurs jamais été autrement ?
Cette orientation sociétale se voit tout simplement entérinée, car compenser signifie également produire, produire du travail en dégradant mais créer de la croissance, de la croissance qui détruit, mais de la croissance qui emploie, de l'emploi pour compenser ce qui ne peut l'être véritablement ! Un droit à détruire pour s'enrichir au détriment de la vie, l'expression, la révélation, la démonstration même de ce que sont devenues nos sociétés.
En prétendant compenser non seulement on garde la possibilité de s'autoriser tous les projets même les plus fous, les plus inutiles, les plus incompensables, mais en plus on prétend travailler pour l'emploi, le développement, la restauration, le bien commun, l'usurpation d'intérêt général dans toute sa splendeur, l'inversion du bien commun et de l'intérêt général en réalité.