Ce soir c'était le troisième grand soir en ce vendredi 39 mars de l'an nouveau,à Rennes esplanade Charles-de-Gaulle, tour à tour sur une mini estrade de palettes superposée, les idées en faisaient de même se superposant les unes, les autres, il fallait tendre l'oreille et c'est bien comme ça, car l'une des choses qu'il nous faut réapprendre c'est à nous écouter les uns les autres, ils n'y eu pas d'orateur ni de tribun, des voies à peine audibles parfois, pour des idées parfois un peu confuses, mais là n'était pas l'essentiel, l'idée c'était de les rassembler, et de les laisser s'exprimer, celles et ceux qui d'ordinaire sont les sans voies, que d'aucuns imaginent aussi sans dents !
N'en déplaise à ceux qui ne voient en eux que le bas peuple, de dents ils leurs en restait à tous au moins une qu'ils avaient à l'encontre de maux que leurs mots ne parvenaient pas toujours à définir simplement.
Parmi les sujets du jour ou de la nuit devrais-je dire, une question était posée à toutes et tous, comment pourrions nous rebaptiser ou renommer pour être plus laïc, ce lieu de convergence des luttes, celles et ceux qui voulaient s'y essayer posèrent leurs propositions sur des papiers à cet effet, demain toutes ces propositions seront proposées et un vote en définira une, je n'avais à ce moment là pas d'inspiration qui me paraissent digne, une idée m'est apparu depuis, et je vais l'envoyer pour qu'elle soit ajoutée à la déjà longue liste des dénominations proposées :
Place des utopies en marche.
Parce que des utopies il y en a dans toutes les têtes de celles et ceux qui étaient là présent, et pour toutes et tous une certitude, les utopies d'aujourd'hui sont juste les possibles de demain.
Ce qu'ils savaient aussi c'est que la route serait longue et parsemée d'embuches, mais il fallait la prendre, pour que renaisse l'espoir. C'est de cet espoir que ce sont nourrit les échanges divers et variés qui ont essaimés les petits groupes qui se sont formés après les prises de paroles, quel réconfort et quelle bouffée de partage, je garderais gravé en moi cet échange à trois, moment rare d'écoute et de communication, qui a fait ressurgir en moi de lointains souvenirs d'une époque révolue de ma jeunesse quand je répondais à l'appel des "rêveurs" pour m'embarquer dans une traversée marginale en quête d'un autre rapport à l'autre.
J'ai retrouvé ce soir, la plénitude de ce qui avait été l'une des grandes leçon apprise alors, l'écoute de l'autre, non pas que je l'avais oubliée, mais les affres de la vie, et le culte de l'individualisme tendent à nous couper de cette indispensable préalable à toute communication.
Il a été proposé à toutes et tous de participer à l'élaboration d'une "gazette" dont la conception va être finalisée ce samedi par l'un des participants à cette "nuit debout" ceci sera donc ma contribution proposée, et en guise de conclusion je me permets d'exhorter celles et ceux qui seront allés jusqu'au bout de ce témoignage à tendre de toutes leurs forces vers une réelle convergence des luttes, car ce qui jusqu'alors à entravé et enrayé l'émergence d'un contre pouvoir assez puissant est la division, la segmentation, l'éparpillement des causes diverses qui si elles sont effectivement distinctes, n'en sont pas moins complémentaires, apprenons à faire de nos divergences autre chose que du rejets systématiques, il y a certes des valeurs inconciliables, mais il y a aussi des différences qui parfois demandent juste à ce que soit reconnu que nous ne sommes pas tous en mesure de percevoir toutes les facettes de la réalité, et que d'autres approches et point de vues complètent nos propres analyses et conceptions.
Bonnes nuits à toutes et tous, et le temps venu il faudra aussi se tenir debout le jour !
Daniel Jagline, citoyen concerné.