Aussi loin que remontent mes souvenirs, il me semble bien que dès que j'ai découvert et compris ce que signifiait d'obtenir la reconnaissance officielle d'être le premier à découvrir quoi que soit, m'est toujours apparu comme étrange, fort contestable, car possiblement fausse, et ce, quelque soit le domaine, technologique, scientifique, et même artistique,... à quand les brevets sur une idée ou une tournure de phrase ou un bon mots, puisque tout peut devenir la "propriété intellectuelle", d'un individu ou d'une société, dans ce monde injuste et manipulateur.
Pour imager mon propos, par une référence que je considère assez révélatrice, je vais prendre l'exemple de la musique, connaissant un peu ce domaine de possible "création" pour l'avoir pratiqué, je me suis essayé à la composition pendant quelques temps, les carences techniques, n'ont rien de rédhibitoire quand il s'agit de concevoir une mélodie, et aussi bizarre que cela puisse paraître, malgré un nombre de notes finalement assez restreint, les combinaisons sont énormes, mais elle ne sont pas infinis, l'enchainement de notes est donc le sujet de forme de brevets, que l'on a nommé 'droits d'auteurs'.
Combien de fois me suis-je demandé, en pensant au nombre considérable de musiciens amateurs ou professionnels qui cherchent sur la planète, le même enchainement de note a été utilisé pour construire une mélodie, sauf qu'avec notre conception du monde, un seul en obtiendra la reconnaissance, et finalement, s'il dépose son enchainement auprès des instances adéquates, pourra en revendiquer la "création", et en obtenir le bénéfice d'appartenance, et comme si cela ne suffisait pas, malgré la possible inexactitude et l'usurpation éventuelle les dividendes financiers le cas échéant. Pourtant, au même moment, ailleurs, un ou plusieurs autres auront chanté les mêmes notes, qui seront alors considérées comme du plagia !
Je suis convaincu qu'il en est de même pour bien d'autres découvertes ou assemblages, de pièces ou de mots, de chiffres ou de techniques, de mécanismes ou de molécules, et que sais-je encore !
Dans un même ordre d'idées, moi qui suis d'une grande inculture, n'ayant pas lu grand chose, un parcours scolaire bien court, une vie de travailleur pas encore curieux, ce n'est que depuis quelques années que mon intérêt grandissant pour de plus en plus de sujets m'a insufflé un désir de compréhension, d'analyses, de réflexions, de discernement, etc. Ce terrain "d'esprit" somme toute peut-être avantagé par le fait de n'être pas déjà en quelque sorte orienté, vierge de références directionnelles, et de conditionnement, pas déjà cadré par quelques postures que ce soit m'a permis, je pense, une certaine neutralité de départ, un libre arbitre intact, une autonomie native, ce terreau qui fait que parfois des autodidactes sont en capacité de trouver ensuite encore plus d'excellence que des professionnels aguerris qui ont toujours baigné dans un milieu précis et en principe mieux maîtrisé.
Ayant compris que tout est lié, que pas un sujet ne peut-être traité complétement à part ou indépendamment de nombreux autres, ma curiosité s'est étendu, pouvant aller de l'écologie à la transition sociétale en passant par la psychologie, la politique, les sciences matérielles et sociales, et quantité de problématiques diverses que je découvre pour la plupart au fil de mes recherches de compréhension d'un sujet qui m’emmène à un autre, pour me pousser ensuite vers un autre, et ainsi de suite.
Un scénario qui me conduit parfois à "découvrir" des observations ou des déductions que je formule à ma manière pensais-je, avec mes mots ais-je le sentiment, mon analyse suis-je satisfait de croire, non pas que je prétends en être l'auteur ou le créateur, mais parce que je ne l'ai pas encore rencontré formulé ou identifié ainsi, jusqu'au moment où je découvre que cette même approche à été depuis longtemps déjà attribuées à quelque découvreur, savant, penseur, chercheur ou scientifique plus ou moins connu, qui en a la primeur et la signature !
Ce constat m'inspire deux pensées, l'une me portant à croire que l'attribution à un individu d'une formule ou d'une formulation, est donc possiblement usurpée, et surtout injuste car nombre d'autres sont déjà arrivé, pour certains bien avant même, ou arriveront sur leurs propres chemins et en déduction de leurs propres analyses au même résultat, l'autre étant que l'attribution d'une signature ou d'un droit d'auteur, ou d'un brevet privent tous les autres, des bénéfices de renommée, et pécuniaires, alors que ces autres qui sont arrivés aux mêmes résultats avec le même travail et les mêmes difficultés pour y parvenir, donc tout aussi méritant, s'en verront totalement exclus.
Ce qui m'a inspiré ce billet vient d'une guerre annoncée, celle dite des Deux Roses, je suis bien incapable de vous dire pourquoi ce nom, mais il dépeint précisément l'injustice dont j'ai évoqué les conséquences, le vainqueur de cette guerre au brevetage sera riche à milliards, l'autre n'en récoltera même pas une miette !
Voilà très précisément une déduction que je me suis faite, devenu un leitmotiv, et une certitude, bien avant que je ne découvre qu'elle était attribuée à Bernard Werber, dont j'ai savouré l'un des rares livres que j'ai lu : "Nouvelle encyclopédie du savoir relatif et absolu", il y a là des pépites, qui m'ont beaucoup fait réfléchir !