Nous regorgeons de produits de hautes technologies, ils sont maintenant notre quotidien, et si l'avenir ressemble vraiment à ce que nous proposent les industriels, les besoins de métaux précieux vont aller croissants, pour répondre à la consommation débridée à laquelle ont nous destine.
Cette croissance dont on connait pourtant l'impossible continuité du fait de l'épuisement des ressources, et de l'injustice de plus en plus patente qu'elle engendre, à pris un virage pour redorer son blason terni, on l'affuble maintenant d'un anoblissement bienvenu, la voila redevenu positive, car verte !
Cette nouvelle approche du développement prenant de faux airs bienveillant pour l'humanité n'existe que grâce à l'utilisation de métaux plus ou moins rares, utilisés dans nombres de technologies innovantes, et nouvellement déployées, dont ceux parfois improprement qualifiés de terres rares, ces particules éparses de minerais recherchés, sont présentes un peu partout sur la planète, si la rareté n'est donc pas une réelle source d'inquiétude, d'autant qu'on apprend maintenant à les recycler, ce qui pose le plus question, réside dans trois aspects interdépendants de leurs exploitations.
L'ordre généralement donné à ces difficultés démontre à quel point nos sociétés placent leurs valeurs aux antipodes de l'essentiel, on vous dira tout d'abord que l'exploitation de ces matériaux coûte extrêmement cher, au point que la plupart les ont abandonnés, reste la Chine qui à elle seule produit plus de 90% de ces éléments si indispensables, et cette situation n'est guère plaisante, pour les autres pays qui de fait sont contraint de supporter l'hégémonie, de décideurs politiques, capables de restreindre à leur guise leurs exportations, et potentiellement en mesure de les suspendre s'il leur en prenait l'envie, la reprise de la production de ces terres rares est donc envisagées de part et d'autres, malgré leur coûts prohibitifs, et le second arguments qui a participé à leur cessation, les pollutions environnementales.
L'addition de ces deux mobiles hissées au sommet de la pyramide des causes, explique en grande partie pourquoi la Chine ne retrouvera pas de sitôt de forte concurrence dans ce domaine, mais il existe une troisième raison, qui, si elle est à peine évoquée dans la plupart des commentaires et analyses médiatiques, me semble moi être celle qui devrait pourtant nous préoccuper en premier lieu, les atteintes sanitaires, la mise en danger de la santé des travailleurs en tête de liste, et des citoyens habitants dans les alentours et plus largement, en découlant ensuite.
Cette troisième raison, se voit en fait occultée et minimisée dans de nombreux cas, et pas seulement dans des cas d'exploitations méconnues ou mal considérées, en réalité toutes les exploitations minières génèrent des conséquences sanitaires et sociales dont on masque les effets dévastateurs, on nous focalise sur les bénéfices financiers et les emplois, on omet de nous dépeindre ce qui en découle de l'autre côté de la médaille.
Parmi les affres qui m’apparaissent comme inacceptables et injustifiables, il y a le travail des enfants, au risque de choquer, je dirais que nos pays sont passés par là, j'ai moi même commencé à travailler officiellement à 14 ans et demi, apprentissage et officieusement bien plus tôt dans les champs, comme cela se pratiquait couramment encore dans nos campagnes, et si ce travail se passe dans des conditions saines et raisonnables, il peut-être très profitable, et formateur.
Seulement dans de très nombreux cas et surtout dans de très nombreux endroits sur la planète le travail des enfants n'a pas ce caractère éducatif et tranquille que j'ai connu et beaucoup d'autres comme moi, qui en gardons un bon souvenir, non ce travail là que je veux dénoncer avec d'autres qui essaient de nous ouvrir les yeux sur ces pratiques exploitantes et surtout dangereuses, ce travail la n'est pas entouré de bienveillance, il se passe dans des conditions non seulement très pénibles, et en plus ce travail là abime, ronge et détruit, quand il ne tue pas.
Un exemple en particulier vient de paraître dans l'actualité, je découvre les conséquences désastreuses de l'exploitation du cobalt, je ne l'avais jamais vu cité jusque là dans la liste des éléments chimiques aussi dangereux, et je ne le savais pas non plus aussi présent dans les produits high-tech, que l'on consomme avec autant d'empressement et de boulimie de ce côté ci de la planète en particulier.
Si la Chine détient une forme de monopole en ce qui concerne les terres rares, pour ce qui est du cobalt, c'est donc la République Démocratique du Congo RDC, qui est le pourvoyeur des autres nations, centre névralgique des filières et circuits de transformations de ce minerais dont l'exploitation est en partie soumise à des enfants, c'est un rapport d'Amnesty International qui tire l'alarme sur cette situation mortifère et intolérable.
Une nouvelle cause de mortalité et de forme d'esclavage qui vient s'ajouter aux causes déjà nombreuses de vie hautement dégradée et meurtrière qui mine déjà ce pays et tant d'autres.
C'est donc à ce prix, que nous vivons de richesses et de gadgets toujours de plus en plus sophistiqués et technologiques, cette croissance est plus rouge qu'elle n'est verte, et si nous n'acceptons pas de regarder cette vérité en face et ne changeons pas nos attitudes, nous nous rendons complices, de cette exploitation des être humains qu'on avilie et qu'on tue parfois, pour notre croissance irraisonnée et déshumanisante.