C'est une première judiciaire, et elle est exemplaire à plus d'un titre.
Alors bien sûr tout ne va pas changer immédiatement, car c'est toute une culture qui est à révolutionner, mais, si les règles changent vraiment, les industriels (encore peu nombreux, vu les seuils actuels) vont devoir s'y adapter. Nul doute, qu'ils vont tenter de trouver des parades organisationnelles et juridiques, pour établir d'autres formes de liens, ou de non liens devrais-je plutôt dire, entre eux et ce qui ne sera plus officiellement des filiales, mais cela va sans doute leur compliquer la vie, et je l'espère les obliger à influer sur leurs pseudo partenaires à plus de responsabilité dans leurs actions.
Il était tout à fait injuste qu'ils puissent se laver les mains de ce qui se passe dans les filières de production de produits qui leur permettent de s'enrichir au dépend à la fois des travailleurs/producteurs et des consommateurs, mais sont-il les seuls responsable ?
J'en profite au passage pour inviter à réfléchir sur notre attitude globale de consommations, à vouloir faire baisser les prix coûte que coûte, nous sommes le fondement de cette architecture, sur laquelle repose la loi du marché, qui veux qu'on en soit arrivé à ne plus rémunérer celui qui produit suffisamment pour qu'il puisse lui même vivre de son labeur.
Payer nos consommations à leur juste valeur, est un préalable à la reconquête de relations humaines et sociales, qui s'expriment aussi dans les relations commerciales. Pour qu'elles soient saines et équitables, et aussi difficile que ce soit à accepter, cela sous entend que nous devions admettre que pour consommer mieux, il va y avoir des ajustements à appliquer.
L'une des conséquences, assez évidente, est de reconnaître que nous nous sommes laissé embarquer dans une course à la consommation absurde et aveuglante, c'est parce que nous n'avons de cesse de changer, renouveler, posséder, suivre les modes, etc etc, que nous nous mettons dans l'incapacité de reconnaître leur vrai valeur aux différents produits de consommations, et c'est cet état de fait qui active, la nécessité pour les producteurs, d'utiliser toutes les astuces et les artifices, jusqu'à ce que cela deviennent des combines et des tricheries, pour réduire leurs coûts.
Notre attitude de consommateur est la clé, à vouloir tout faire baiser, nous les appauvrissons, et au final nous nous appauvrissons nous même, nous regorgeons certes de produits, mais à quel prix ?
Nous avons nous aussi un devoir de vigilance à instaurer, celui de nous préoccuper de faire en sorte que ce que nous consommons, permette, et de rémunérer correctement celui qui le fabrique ou le produit, et que cette fabrication ou production puisse se faire dans des conditions humaines, sociale et environnementales dignes, acceptables, et durables.