Depuis une cinquantaine d'années une pollution quasi permanente est générée dans le delta du Niger par des fuites récurrentes d'oléoducs appartenant à la société Shell ou certaines de ses filiales.
Un combat judiciaire, dure depuis de nombreuses années, suite à une série de fuites majeures en 2008 et 2009, certaines de ces fuites tenaient à la vétusté des canalisations, mais d'autres étaient et sont encore le résultat de sabotages, ce qui permettait à Shell de se retrancher derrière cette situation contournant ainsi les attaques, au prétexte, qu'ils ne pouvaient pas être tenu responsable pour des faits de dégradation par des tiers ou qu'ils n'avaient pas à répondre pour des sociétés écrans.
Jusqu'ici les procédures judiciaires, sont resté quasiment sans effets réparateurs, ni en terme de dépollution, ni en terme d'indemnisation des peuplades touchées par ce cauchemar,de report de procès, en atténuation de la responsabilité, Shell à réussi jusque là à laisser pourrir dans tous les sens du termes une situation pourtant délicate en terme d'image, il faut dire que la torpeur des médias à leur encontre est inversement proportionnelle à la gravité de l'affaire.
Un jugement qui vient de tomber pourrait changer la donne fondamentalement, en effet qualifiée de décision très importante, d'avancée extrêmement significative, et même de jugement historique par Amnestie International qui suit cette affaire de près, Shell est tenu de prendre des mesures raisonnables, afin de protéger et sécuriser ses installations contre les vols et dégradations, ce qui le rendrait justifiable des recours engagés contre eux, même dans certains cas de pillages.
Je reste sur une certaine réserve, en effet qu'entendra la justice, par 'mesure raisonable', ce jugement entraîne-t-il une rétroactivité sur les pollutions antérieures, qu'en sera-t-il de la responsabilité des filiales derrière lesquels l'impact juridique n'a pas d'atteintes, il va falloir encore beaucoup de temps je le crains pour que la dépollution ne s'organise vraiment.