Si les avancées technologiques sont évidemment nécessaires pour passer du mode surconsommation aveugle et non durable à une vie plus sobre en pression sur les matières premières et en utilisation de l'énergie disponible, elles ne parviendront pas à réduire suffisamment la surexploitation des matières et matériaux qui en sont issus, et surtout elles seront en majeur partie compensées par, d'une part l'augmentation démographique générale, et d'autre part l'aspiration légitime des peuples émergents à progresser vers une vie plus simple et plus facile.
Si la transition ne se nourrit pas d'un revirement de nos modes de pensées, si l'aspiration de la vie ne prend pas un autre chemin que celui de l'abondance superflue et superficielle, que l'on à illusoirement amalgamé à la notion de progrès et de bonheur, rien ne sera suffisant.
Sans sens des responsabilités vis à vis des autres humains, sans sens du partage avec les autres humains, sans vision de l'avenir pour les générations futures, sans empathie pour la vie végétale, animale, humaine, terrestre, les technologies seront vaines, car elles seront orientées à des fins égocentriques.
La transition énergétique, une question sociale avant tout, un enjeu de société à part entière, si nous n'entrons pas en transition profonde de l'intérieur, n'espérons pas voir aboutir une transition extérieure et matérielle, même ceux qui promeuvent la technologie en arrivent à cette conclusion, l'Ademe sort sont troisième volet du scénario énergétique, et le constat parallèle qu'elle ne peut que mettre en évidence est le suivant je cite :
"Il est clair que, sans progrès de comportement et de sobriété, une grande partie des gains d'efficacité énergétique seraient perdus à travers un relâchement des attitudes au quotidien", explique l'Ademe, ajoutant que "le facteur 4 pour l'ensemble du pays n'est pas atteignable sans progrès décisif des comportements individuels".
Il n'est pas besoin d'être d'une intelligence supérieure pour comprendre que cet avertissement peut être élargie à tout ce qui touche à l'évolution de nos sociétés, ce sont bien les comportements individuels qui déterminent l'ensemble d'un avenir commun, si chacun individuellement ne changeons pas, alors n'attendons pas le changement des autres.