Les riches pays occidentaux dont la France fait partie, en parallèle des Etats-Unis, se sont lancés depuis les années trente dans une course effrénée et éperdue au développement des technologies que la maîtrise de l'énergie électrique et la découverte du moteur à explosion et de leurs successives extrapolations, ont surmultiplié, faisant passer leurs territoires de la traction animale, aux propulseurs de fusées en à peine un siècle.
Seulement pour parvenir à cela, les grands groupes industriels qui se sont fait et défaits au fils des décennies n'ont eu qu'une seule vision du 'progrès', une vision technologique et financiarisée, le bonheur dans l'avoir, le but ultime dans l'accumulation de biens et de profits, la vérité dans le pouvoir, tout s'est organisé autour de ces axes de prétendu 'développements' ponctionnant et pillant sur toute la surface du globe et dans ses profondeurs les éléments miniers, fossiles, fissiles, etc, nécessaires à la 'divine' 'croissance'.
A eux seuls ces deux petites parties de continents ne représentant qu'une petite parcelle, de l'espace terrien et une minorité de ses habitants, ont entraîné dans leurs sillages une illusion de solution unique dans cette voie de déroulement de l'évolution. Cette hypothèse présentée comme inéluctable a donné un mauvais signal au reste de l'humanité, encouragent une partie du reste du monde à espérer accéder un jours aux mêmes joies trompeuses, aux mêmes sirènes du techno-scientisme saupoudré de richesses toujours grandissantes, acculant les autres à une haine farouche de cette vision égocentrique dominante et accaparante.
Si de nombreuses générations ignoraient l'engrenage mortifère mis en action, et le revers de la médaille, si de nombreuses générations n'avaient pas conscience, du pillage organisé, de l'épuisement des ressources, et du cortège d'effets indésirables et insoutenables émanant de l'utilisation aveugle et forcenée des matières premières épuisables, et irremplaçable, nous; nous savons, nous savons, que ce chemin n'est non seulement pas durable, mais qu'en plus il engendre l'enrichissement d'une minorité au détriment de tous le reste de l'humanité.
La révolution technologique, mère porteuse de la révolution verte et de sa mondialisation arbitraire entérine un choix de société qui outre l'accaparement des ressources, pour une minorité, entretien et favorise l'augmentation des inégalités, inégalité face à l'accès aux ressources, inégalité face à la redistribution des richesses générées, et maintenant inégalité face aux danger liés aux effets désastreux qu'engendre cette orientation, pertes de biodiversités, déforestations, montées des eaux, changements météorologiques et climatiques, pour tous ces facteurs dont les plus riches sont les principaux acteurs, et les bénéficiaires privilégiés, les pauvres subissent les infortunes et les dégâts prioritairement.
D'aucun pourrait présenter cela comme une naturelle injustice inéluctable, prétextant une naturelle inéquité de moyens, justifiant cet état de fait par le droit de chacun à exercer sa domination pour son bien propre, la loi du plus fort !
Jamais je n'accepterais cet axiome, ce dogme, il n'y a pas là d'irréversibilité ni de vérité absolue, il s'agit là de choix, maintenant conscients et consenties.
Je m'insurge contre cet état de fait, après les avoir pillé, nous les mettons en première ligne face au changements climatiques, aux diverses conséquences qui en découlent, sans leur venir en aide, les abandonnant ainsi à un sort, qui n'a rien de naturel, un sort que nous nous sommes jeté, mais qui s'abat sur eux en premier lieu, les pays pauvres payent le plus lourd tribu, alors qu'ils ont les plus faibles responsabilités dans l'avènement de cette 'évolution'.
Nous leur devons de l'aide, nous leur devons de les soutenir, de les défendre, de les accompagner dans les solutions d'adaptations quand elles seront possibles, de les accueillir quand l'exode sera inévitable.
La France a une lourde responsabilité, en recevant dans notre pays la prochaine grande conférence sur le climat, elle a un choix à faire, soit elle entend la voix de l'humanisme et s'engage dans une nouvelle politique humanitaire de sauvegarde écologique et sociétale, en exhortant les autres à s'ouvrir à cette seule digne nouvelle voie, soit elle s'englue dans l'inextricable orientation actuelle, auquel cas ma honte sera abyssale comme l'avenir de l'humanité.